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Chroma

Chroma

En 2018, Amiens Métropole a souhaité que ce spectacle Chroma évolue en s’enrichissant d’un nouveau tableau, inspiré des chemins de Compostelle. © spectre lab

Spectacle gratuit.

15 ans après

Véritable prouesse technique, la cathédrale Notre-Dame d’Amiens est l’un des plus beaux fleurons de l’architecture gothique classique. Inscrite au patrimoine mondial de l’Unesco depuis 1981, elle s’impose depuis sa restauration comme la principale référence dans l’étude et la découverte de la polychromie des portails gothiques...

Au Moyen-Âge, le décor sculpté des églises, ainsi que certains éléments d’architecture, étaient peints de couleurs éclatantes. Les polychromies, retrouvées sur les portails de la cathédrale Notre- Dame d’Amiens à l’occasion de restaurations, révèlent l’utilisation dès le XIIIe siècle de couleurs vives sur l’ensemble des sculptures.

Cette révélation a fait l’objet, depuis 1999, du spectacle “Amiens, la cathédrale en couleurs », porté par le service patrimoine d’Amiens Métropole “Amiens, Métropole d’art et d’histoire”.

À la tombée de la nuit, ce spectacle grandiose, admiré par plus 2 314 044 visiteurs, redonnait vie aux saints, apôtres et autres figures qui peuplent la cathédrale Notre-Dame d’Amiens, grâce à une mise en couleurs par projections d’images numériques de haute définition. Par la magie de la lumière, “Amiens, la cathédrale en couleurs” était une invitation à remonter le temps, à se plonger dans un univers proche de celui des fidèles du Moyen-Âge...

Forte de cette expérience, Amiens Métropole a souhaité proposer aux publics un nouveau spectacle « Chroma » et placer la couleur, qui faisait autrefois l’identité et la singularité du spectacle amiénois, comme fil rouge d’une expérience immersive, au cœur d’une mise en scène contemporaine. Ainsi, Amiens Métropole souhaite élargir ses publics et renforcer l’attractivité de son territoire par la mise en valeur de son patrimoine remarquable.

La couleur au service d’une expérience esthétique inédite

Contemporaine du plein essor de la chrétienté, l’Eglise médiévale domine tous les secteurs de la vie, de la pensée, de la connaissance, de la piété, de l’art. Le XIIIe siècle est un temps de réforme. L’Eglise simplifie la liturgie et fixe les rites. Elle institue un enseignement par l’image, une culture visuelle et utilise la couleur de manière massive et multiforme. La cathédrale, œuvre d’hommes pieux, concerne toutes les idées et les croyances d’une époque.

Lieu d’accueil et de prières, espace de prédication et d’enseignement, la cathédrale est un écrin de pierre dans lequel se mêlent tous les arts, toutes les couleurs peintes ou teintes, offrant partout des surfaces brillantes ou chatoyantes. Elle sert de décor à la liturgie : cérémonies, prières, chants, costumes sont autant d’éléments de décor que de symboles destinés à magnifier les messes. Toutes les images sont présentées aux fidèles pour les instruire. La cathédrale doit éblouir et enchanter notamment par la mise en scène d’un monde illusionniste, quasi surnaturel. La colorer renforce la beauté et le rayonnement symbolique de l’édifice.

La couleur est indissociable de l’identité de la cathédrale Notre-Dame d’Amiens.

15 ans après © Amiens metropole
15 ans après
Le spectre chromatique comme fil rouge
Le spectre chromatique comme fil rouge

Chroma propose d’adopter cette fois, la couleur comme fil conducteur de ce nouveau spectacle au travers de la décomposition du spectre chromatique, une palette infinie de nuances pour proposer une évocation de l’histoire de la cathédrale et de la ville par la couleur.

  • Le bleu évoque le financement de la construction de la cathédrale par les marchands waidiers, permettant la teinture en bleu des sayetteries amiénoises ou encore les reflets de la Somme.
  • Le blanc suggère la lumière pure, la pierre vierge de tous pigments mais aussi les vêtements des ordres monastiques, du clergé.
  • Le jaune évoque l’or, l’éclat de la lumière et la royauté.
  • Le rouge peut tour à tour évoquer l’intensité d’un coucher de soleil en même temps que le sang purifiant et sanctifiant.
  • Le vert, bien que très présent dans la nature est particulièrement difficile à reproduire au moyen-âge. Il évoque la présence du végétal, d’un jardin généreux et luxuriant.
  • Enfin, le noir dramatise le monument, le rend ténébreux, graphique et mystérieux. Ainsi, le nuancier devient le storyboard du spectacle et permet l’évocation de l’histoire d’un monument vivant.

Enfin, l’architecture gothique se prête à des jeux optiques troublants. Arcs brisés, quatre-feuilles, labyrinthe forment le vocabulaire foisonnant au service d’un voyage esthétique envoutant. Dépourvu de discours, ce spectacle propose un enchainement subtil de tableaux et d’images en mouvement. La musique quant à elle, accompagne l’immersion du spectateur et suscite instantanément l’émotion.
Une fois parcouru le spectre chromatique, une séquence participative clôt ces 20 premières minutes.

Spectre Lab

Spectre Lab est un studio créatif spécialisé dans la conception et la réalisation de contenus animés. Le studio intervient tout au long du processus de production d’un projet, du concept à la mise en œuvre sur site. Fort de son expérience, il maîtrise à la fois les aspects artistiques et techniques. Spectre Lab a notamment participé aux spectacles « l’Arc de Triomphe fête le nouvel an » en 2015 et 2017, le parcours nocturne du Mont Saint Michel, la célébration de la colonne Vendôme, la cérémonie d’ouverture du championnat du monde de boxe au Qatar, Cœur de ville en lumières à Montpellier, le Spectacle inaugural du barrage du Mont Saint Michel, et de nombreux évènements institutionnels.

L’équipe de spectre Lab s’est adjointe l’expertise de Michel Pastoureau pour la création de ce nouveau spectacle notamment pour la partie concernant la restitution des polychromies. Michel Pastoureau est professeur à la Sorbonne et à l’école pratique des Hautes Etudes où il est titulaire de la chaire d’Histoire de la symbolique occidentale. Historien de la symbolique occidentale Michel Pastoureau est mondialement connu pour ses travaux sur l’histoire des couleurs en Occident.

  • Chef de projet Marc Vidal
  • Directeur artistique Jérome Sérane
  • Motion designer : Philippe Granier, Vincent Masson, Pierre-Alexandre Loy, Vadim Androussoff, Loulia Enlart
  • Polychromies : Anne Cuffia

Start Rec

Enfin, la réalisation de la bande-son est portée par l’agence Start-Rec, spécialisée dans le conseil et la création musicale. Son fondateur Alex Jaffray s’est imposé comme une véritable référence dans la production de bandes-son originales, officiant par ailleurs deux fois par semaine comme chroniqueur musical auprès de William Leymergie dans l’émission « Télématin » sur France 2.

Depuis 2002, sa société Start-Rec propose des créations originales autant pour la télévision (génériques d’émissions, habillages d’antennes pour TF1 et France Télévision) que pour le cinéma (Le monde de Marty, Un plan parfait, L’arnacoeur). Start-Rec a composé également les identités sonores de Citroën, Kering, BNP Paribas et plus encore. Par ailleurs, Start Rec s’est forgé une expertise solide dans la production sonore d’événement live. On retiendra la bande-son originale du spectacle de la cathédrale de Strasbourg « 1015-2015 : la cathédrale de toute éternité », l’arc de triomphe fête le nouvel an en 2016, les divers spectacles sur l’hôtel de ville de paris, la cérémonie d’entrée de quatre résistants au panthéon.

Le dispositif technique

Le système de projection du spectacle Amiens, la cathédrale en couleurs était composé de projecteurs d’images argentiques qui permettaient une qualité et une luminosité que ne pouvait alors atteindre la vidéo-projection. Cette technique d’images défilantes ne proposait cependant que peu de possibilités d’animations.
Désormais, le dispositif complet de vidéo-projection permet une évolution des images, des effets, des animations beaucoup plus riche. Ce système de projection est doté d’un logiciel de déformation qui permet un calage beaucoup plus précis, modifiable et ré-ajustable tout en prenant en considération l’emplacement du public, la hauteur de l’édifice et les différentes distances de perception.

Pour couvrir la totalité de la façade de Notre Dame d’Amiens, 3 vidéoprojecteurs 45 000 lumens, implantés dans la cabine centrale, sont nécessaires pour couvrir la totalité de sa surface et obtenir une puissance lumineuse nécessaire au spectacle.
Les portails quant à eux, admirés de très près par les spectateurs, sont éclairés par des vidéoprojecteurs de très haute définition, 4K, qui permettent de garder la qualité et la précision nécessaires à la restitution des polychromies.

Le dispositif technique © Spectre Lab
Le dispositif technique
Chroma, déconstruction © Nicolas Decormeille

L’implantation du spectacle sur le parvis reste la même, seul la taille et le design des cabines de projections diffèrent quelque peu. Les cinq cabines abritent projecteurs et matériel de sonorisation, laissant la Place Notre-Dame complètement dégagée afin que le public puisse à la fois profiter de la façade occidentale en prenant du recul et s’approcher au plus près des portails pour d’admirer le détail des polychromies et de la statuaire.

Ces nouvelles technologies permettent un parfaite synchronisation image / son pour une expérience haute en couleurs.

C’est la société VLS qui sera en charge de ce nouveau dispositif. Depuis près de 30 ans VLS n’a eu de cesse de développer ses compétences et son savoir-faire avec passion, maîtrise et curiosité. Que ce soit dans le domaine de la vidéo, du son ou de la lumière, son but est de proposer la coordination des meilleures techniques pour créer la magie des événements les plus marquants. VLS a participé à de nombreux spectacles pour la Fête des Lumières à Lyon, sur la cathédrale de Strasbourg, la basilique de Domrémy, l’Ecole des beaux-arts.

De la restauration à la restitution de nouvelles polychromies

Dernier volet du spectacle Chroma, une restitution des polychromies des portails de la façade occidentale clôt en apothéose ce récit chromatique.

La connaissance de ce monument vivant n’a de cesse d’évoluer, de questionner les connaissances capitalisées au regard de nouvelles découvertes. Il est fondamental de considérer cette proposition de reconstitution comme basée sur des relevés archéologiques recensés par des restaurateurs, mais qui demeurent lacunaires, laissant de nombreuses interrogations en suspens, et par conséquent une large place à la création artistique de Spectre lab.

Dépourvue de bande-son, cette nouvelle proposition de restitution des polychromies s’anime au fil des siècles des modes pour disparaitre peu à peu, laissant place à la façade immaculée que nous connaissons aujourd’hui. Eclairée à la lanterne, elle se dévoile progressivement et demeure mystérieuse aux yeux des visiteurs.  

De la restauration à la restitution de nouvelles polychromies © AM
De la restauration à la restitution de nouvelles polychromies