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1971 : le boulevard Thiers est débaptisé

Le boulevard des Fédérés, qui rend hommage aux partisans de la Commune de Paris, portait autrefois le nom de celui qui a réprimé l’épisode révolutionnaire de 1871.

1971 : le boulevard Thiers est débaptisé  © Antoine Caux

19.05.2021

JDA 981

Entre la gare Saint-Roch et le parc de La Hotoie, des plaques de rue l’une au-dessus de l’autre sur une façade ancienne. L’une blanche : “Boulevard des Fédérés”, l’adresse actuelle. L’autre bleue : “Boulevard Thiers”, barrée. L’axe s’appela ainsi jusqu’en 1971, avant l’une des premières mesures du nouveau maire René Lamps. Nous étions alors un siècle après la Commune. 1871. La capitale avait été assiégée par les Prussiens, le gouvernement s’était réfugié à Bordeaux puis à Versailles. Et un Paris appauvri, agité, opposé au vote conservateur du reste du pays et défendu par des hommes en armes appelés les Fédérés, élisait en mars un Conseil, la Commune, qui allait voter la séparation de l’Église et de l’État, l’école laïque...

 

LA SEMAINE SANGLANTE

L’effervescence parisienne contrarie la nouvelle république qui succède à l’Empire. L’homme fort de l’époque s’appelle Adolphe Thiers, désigné “chef du pouvoir exécutif de la République française“ (la Loi Rivet d’août 1871 changera son titre équivoque en président de la République). Ce républicain conservateur, opposé au désordre, qui fut ministre de Louis-Philippe en 1830 et obtint le retour des cendres de Napoléon (1840), avait accepté les conditions de paix prussiennes. Il écrasera la Commune. « L’expiation sera complète », avait-il promis avant la semaine sanglante du 21 au 28 mai. Des milliers de morts et des déportations qui ne l’empêcheront pas d’être considéré comme le libérateur du territoire, selon l’expression de Gambetta. En 1971, Amiens choisissait un autre hommage.

//Antoine Caux