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Mohamed Guernou, 43 ans, médecin “nucléaire” spécialisé dans les imageries cardio-vasculaire et cancérologique, travaille désormais à Saint-Denis. Loin, mais pas trop, de son Amiens nord natal.

Cœur rayonnant © Laurent Rousselin - Amiens Métropole
« Quand on vient d’un quartier, on a parfois mauvaise presse. Mais on est comme les autres »
© Laurent Rousselin - Amiens Métropole

26.06.2019

JDA 917

Amiens nord a toujours une place dans son cœur. Mohamed Guernou y revient souvent pour voir ses amis et sa famille : « Je montre à mes enfants où j’ai grandi, cela leur donne des repères ». Et parfois, il fait un détour. Ce fut le cas le 13 juin au collège Rosa-Parks. Il venait y témoigner lors du Forum de la réussite, belle opération visant à ouvrir des perspectives aux élèves. Avec un message clair : « Il faut parfois se donner un coup de pied aux fesses ! ». Calme et détendu, la voix douce et l’œil vibrant derrière ses lunettes, il découvrait ainsi le collège d’Étouvie, lui qui fit sa scolarité à César-Franck, au lycée Delambre puis à l’université de Picardie Jules-Verne. Une scolarité sans histoires.

 

VIE DE QUARTIER
« Quand on vient d’un quartier, on a parfois mauvaise presse. Mais on est comme les autres. On peut s’en sortir et faire ce que l’on veut, le plus difficile étant de savoir quoi… » Amoureux de mangas, ces BD japonaises, néanmoins studieux (« j’aime bien apprendre, comprendre »), ardent défenseur du tissu associatif qui permet de partir en « vacances entre amis » et de se sociabiliser, il tâta de la boxe française à Amiens nord ou de la guitare avec Mélodie en sous-sol. De bons souvenirs : « À l'époque, il suffisait de sortir pour trouver des copains, organiser des tournois de foot, des grands jeux… Bref, nous étions dehors toute la journée ou à la bibliothèque de quartier ».

 

SOUTIEN FAMILIAL
Les matières scientifiques l’intéressaient. Entre autres. C’est en partie à sa sœur Hamila qu’il doit son orientation définitive : « J’hésitais entre médecine, droit et économie. Elle a réglé la question en m’inscrivant elle-même à la première matière sur ma liste ». La preuve d’un soutien familial indéfectible, dont celui de son père, ouvrier pétri d’ambitions pour sa progéniture, récemment décédé et « laissant un grand vide ». Mais aussi de sa mère : « Ils formaient un couple bienveillant pour qui l’éducation, le respect, la générosité, le partage, le travail et l'indépendance étaient importants ».

 

À LA POINTE
Il est donc devenu médecin – soit une dizaine d’années d’études. Et père à son tour : « Comme tout parent, je veille au travail scolaire de mes enfants ». Le plus âgé a bientôt 18 ans. « À chaque déménagement, j’ai eu un bébé », sourit-il. D’Amiens à Brest. De Brest à Nantes. Puis de Nantes à Rouen, pour suivre la voie de la médecine nucléaire choisie pour « sa transversalité ». Et enfin de Rouen à Saint-Denis, au Centre cardiologique du Nord, où il va, du sud de l’Oise, travailler à moto. « Quatre enfants, ça ne laisse pas beaucoup de temps ! » confesse-t-il. D’autant que l’homme est investi dans son « service de référence » en imagerie cardiaque scintigraphique. Comprendre : une sorte de radio du cœur très moderne (Tep-Scan). « Quand on est droit dans ses bottes, on peut faire un bon bout de chemin », lâche-t-il enfin en se pressant de rejoindre un ami d’enfance. Mohamed Guernou n’oublie rien.

//Jean-Christophe Fouquet