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Le toujours très bien sapé Luka Elsner montre que le costume d’entraîneur de Ligue 1 n’est 
pas trop grand pour lui. Au tiers de la saison, son ASC a quatre points d’avance sur le barragiste. 

Elsner, la partition sans fausse note  © Laurent Rousselin / Amiens Métropole

13.11.2019

JDA 928

Les moustaches ont fleuri sur les visages du staff amiénois en plein Movember, ce mois où bourgeonnent les coquetteries pileuses pour sensibiliser aux cancers masculins. L’adjoint Abder Ramdane en porte une. Pas Luka Elsner qui conserve brushing au poil et barbe de trois jours nickel. Parce qu’un coach de Ligue 1, ultra-médiatisé, ne fait pas ce qu’il veut. Parce que le foot est aussi question d’image et que l’homme gère très bien la sienne. Il a su l’imposer au monde plutôt fermé de l’élite hexagonale, à la faveur de succès probants contre Lille et Marseille, d’un nul contre Lyon et d’une série de cinq matchs sans défaite à laquelle Rennes a mis fin le 10 novembre (3-1). Au tiers du championnat, tout le milieu vante sa philosophie de jeu virevoltant, quitte à ne pas souligner les largesses défensives (3e plus mauvaise défense). Il y a trois mois pourtant, ce trentenaire aux airs de gendre idéal était encore inconnu. C’était avant que Bernard Joannin, le président de l’ASC, et son directeur sportif, John Williams, ne choisissent de faire souffler ce petit vent frais parti de Slovénie et en provenance de la deuxième division belge, dont on pouvait légitimement se demander à l’époque s’il s’agissait d’un raz-de-marée en puissance ou d’un pet foireux.

 

« DEVOIR DE RESPONSABILITÉ »

Sa tâche était grande, elle le demeure : succéder à Christophe Pelissier, faiseur de miracles à La Licorne qui, en quatre saisons pleines à l’ASC, l’a amené des limbes du National au soleil inédit de la Ligue 1. Le sorcier de Luzenac avait été désiré par Joannin. Elsner, lui, semble sorti du chapeau. Repéré un peu par hasard alors que John Williams supervisait un joueur de l’Union Saint-Gilloise et que ce soit finalement le coach de cette équipe, troisième de D2 belge, qui attire son attention. Une arrivée sur le fil, alors que le Havrais Oswald Tanchot tenait la corde. Une aubaine immense pour Elsner. Mais une pression à la mesure. « J’ai un devoir de responsabilité par rapport aux gens qui ont pris un risque en choisissant un profil comme le mien », dit-il.

 

MAÎTRISE DES CODES DE LA COM’

Révérencieux envers son prédécesseur, le très lettré Franco-Slovène, qui maîtrise quatre langues et tous les codes de la communication, ne commet pas d’erreurs. Ni tactique. Ni verbale. Trouve les mots réconfortants pour un supporter tombé en tribune puis protecteurs pour Serhou Guirassy suite à son penalty raté contre Brest. Banco : l’attaquant marquera huit jours plus tard à Rennes. Bernard Joannin aime les histoires. Celle d’un pari nommé Elsner a une belle gueule.

//Antoine Caux

 

Amiens / Strasbourg, le 23 novembre, 
à 20h, à La Licorne – 14e journée de Ligue 1