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Derrière la campagne réalisée pour le lancement du jeu Assassin’s Creed Odyssey, l’amiénois Julien Beuvry. Le directeur artistique à l’agence DDB a été multirécompensé pour son ovni publicitaire décalé

Fils de pub © Laurent Rousselin - Amiens Métropole
« J’apprécie la qualité de vie de cette ville »
© Laurent Rousselin - Amiens Métropole

27.11.2019

JDA 930

Le retour des verres Coca-Cola chez Mc Do et La Route de ma vie, le clip en plan séquence réalisé pour la Sécurité routière en 2019 : ces spots publicitaires ont été pensés par l’Amiénois Julien Beuvry, directeur artistique de 33 ans chez DDB, une renommée agence parisienne de communication intégrée. Son coup de maître ? My life as a NPC, campagne de pub sortie dans le monde (sauf aux USA) à l’automne 2018 pour le lancement du célèbre jeu vidéo d’Ubisoft Assassin's Creed Odyssey, qu’il a réalisée en duo avec Sonia Dos Santos (conceptrice rédactrice). À la clef, plusieurs récompenses attribuées au prestigieux Festival de Cannes de la publicité en juin, au Clio Awards de New York en septembre et à l’Epica Awards d’Amsterdam mi-novembre. « Le Graal, ce sont celles obtenues à Cannes, livre le trentenaire. C’est comme un rêve accompli. »

 

LES PNJ EN COLÈRE
My life as a NPC a fait du bruit chez les professionnels et les joueurs. « Le concept a tout de suite plu et interpellé. » Cette campagne résolument humoristique et avant-gardiste a envahi les réseaux sociaux en montrant ce qui se passe ailleurs dans le jeu et en donnant la parole aux PNJ, les “personnages non joueurs” qui font partie du décor. Ces « laissés pour compte » ont enfin crié leur ras-le-bol : du berger qui déplore l’extermination de son troupeau de chèvres au Spartiate au bout du rouleau après sa énième mort… « Nous avons aussi réalisé un clip avec un Spartiate… rappeur ! Il a étoffé le projet conçu au moment de l’avènement de la démocratie dans Odyssey. Donner la parole aux PNJ avait donc du sens. »

 

RACONTER DES HISTOIRES
Sous cette pluie de récompenses, Julien Beuvry garde la tête froide : « Ça fait six ans que je travaille dans la pub. Je dois encore faire mes preuves pour acquérir de la légitimité. Mon job consiste à tourner des pages en permanence pour repartir de zéro à chaque projet. On se remet en question tout le temps ». Après des passages par plusieurs agences parisiennes, c’est chez DDB que Julien Beuvry s’épanouit depuis 2018. « Avec Sonia, c’est l’agence que nous voulions intégrer depuis nos études. Ils ont une fibre créatrice dans laquelle l’idée prime avant tout. Ils racontent vraiment une histoire. » S’il enchaîne les allers-retours quotidiens pour rallier le XVIIe arrondissement de Paris, le directeur artistique se réclame amiénois. « J’apprécie la qualité de vie de cette ville où j’ai ma famille, ma femme, professeure des écoles à Étouvie, et où j’ai suivi mes études avant d’intégrer Sup de pub à Paris. »

 

AU JUDO À 8 ANS
Amiens, c’est aussi le club de l’ASC Judo qu’il fréquente depuis ses 8 ans. « J’ai intégré le pôle espoir judo et suivi un cursus sport-études au lycée La Hotoie. Aujourd’hui, je n’ai plus le temps de m’entraîner, alors je fais partie du comité avec mes deux grands amis rencontrés sur les tatamis, Marco Dambrine et Guillaume Vitte. On s’occupe de la com, on fait des vidéos… J’ai toujours rêvé d’images, d’infographie, de cinéma. » Le trio a même fondé l’association JMG Prod. « On réalise des clips, notamment pour le groupe Dust. Depuis quatre ans, on tourne leur clip de Noël. Cette année, on veut garder la surprise… » Pas de teasing donc, du suspense pour seul slogan.

//Ingrid Lemaire