La marche nordique, un argument en bâton

Ce matin-là, ils sont une cinquantaine à se retrouver sur le parking de Decathlon. Certains en short. D’autres en legging. Tous bâtons en main. 9h, Jean-Michel siffle le début de l’échauffement. Des « talons-pointes », puis des « hula-hoops ». Dans les rangs, ça obéit et ça rigole. « On peut être jusqu’à 70 ! Mais à cette période, les retraités sont déjà partis en vacances », sourit le vice-président des Chemins en Somme. L’association de randonnée compte 200 licenciés dont 60 ont adopté la marche nordique : « On l’a lancée il y a cinq ans. C’est monté crescendo et ça a pris cette ampleur. On propose quatre sorties par mois avec à chaque fois deux parcours, un facile et un plus ardu ».

DES ORIGINES SCANDINAVES

La marche nordique vient de Scandinavie. Et des skieurs de fond qui s’entraînaient l’été, sans skis mais avec bâtons. Maryline, la soixantaine alerte : « Ça m’a plu tout de suite. C’est très intensif par moments, moins à d’autres. On sent que l’on travaille son cardio ! ». Claude, 83 ans et un passé de coureur de 100 km, en a vu d’autres « mais je n’ai plus le droit de courir. Au moins, les bâtons servent à me stabiliser ». Les bâtons de Jean-Michel ont fait le GR20 en Corse et le pèlerinage de Saint-Jacques-de-Compostelle. Cet automne, ils devraient s’envoler pour le Népal. « J’avoue, sur une marche normale, je m’ennuie un peu », confie-t-il. Mais pas avec les bâtons qui accentuent le mouvement de balancier du corps : « On brûle beaucoup de calories car 90 % du corps travaille, affirme Jean-Michel. Si le mouvement est bien accompagné, la ceinture abdominale tourne, les épaules tournent aussi ». Nos amis, eux, fusent : 6,5 km/h. « Ça laisse quand même le temps de papoter. »

//Antoine Caux

Journée de la marche nordique, le 22 juin, au parc
 du Grand-Marais, dès 9h

Marche de 6 km à 10h

Ateliers, jeux.

« Un vrai sport avec des compétitions »

Deux questions à Xavier Staes, président du comité départemental d’athlétisme.

JDA : Pourquoi organiser cette journée du 22 juin ?

© Osam

  Xavier Staes : Le but est d’amener les gens à la marche nordique, de les initier pour en montrer les bienfaits. Une commission marche nordique a été créée au sein du comité départemental d’athlétisme de la Somme. Il y a une belle osmose entre tous les clubs pour promouvoir ce sport qui demande peu d’efforts au départ et où l’on ne se fait pas mal.

C’est donc un sport ?

  C’est un vrai sport avec de vraies compétitions. Le club Vytajog organisera d’ailleurs les championnats des Hauts-de-France de marche nordique à Hébécourt le 14 septembre. Un tiers de ses licenciés sont des marcheurs nordiques avec plusieurs entraînements par semaine. Et le champion départemental a moins de 20 ans !

Les “Osons bouger” d’Amiens

Le service municipal
 de santé publique de la Ville d’Amiens a proposé tout 
au long de l’année une séance hebdomadaire et gratuite de marche nordique. Dernier rendez-vous de
 la saison le 24 juin, de 18h 
à 20h, au Coliseum. Une quinzaine de personnes 
en ont profité cette année, « essentiellement des femmes, note Stéphane Fessier, animateur à
 la Maison prévention santé. La marche nordique permet facilement un retour à l’activité physique pour des gens qui s’en seraient éloignés. Moi qui n’aime pas le footing, je trouve
 ça génial. » L’opération, baptisée Osons bouger, sera reconduite à la rentrée.

Inscriptions sur amiens.fr/osonsbouger

© Laurent Rousselin / Amiens Métropole