Un lustre retrouvé
Le Ciap accueille l’exposition 13 m de diamètre, sur l’histoire des cirques. Pièce maitresse : un lustre originel du cirque d’Amiens.
© Laurent Rousselin - Amiens Métropole
19.06.2019
JDA 916
En septembre, le Cirque Jules-Verne retrouvera une petite partie de lui-même. Mais une partie éclairante « perdue suite aux bombardements de la Première Guerre mondiale, quand sa marquise fut détruite », situe Nathalie Devèze, vice-présidente d’Amiens Métropole déléguée à la culture. Il s’agit d’un lustre électrique originel de ce Cirque inauguré le 24 juin 1889. « Il y en avait deux, poursuit Céline Csore, d’Amiens, Métropole d’art et d’histoire. Ils ont été décrochés après-guerre pour la rénovation puis l’histoire les a oubliés. » Et Amiens aussi. Mais un jour « Jean-Pierre Marcos [ancien directeur du Cirque, ndlr] a découvert leur existence. Et il a entrepris une enquête digne de Jules Verne », reprend Nathalie Devèze.
ET LA LUMIÈRE FUT
En bout de piste : le cirque de la Tohu, à Montréal, où se trouve une partie de l’imposante collection de l’historien Pascal Jacob dédiée au cirque, lequel confesse une « très forte inclinaison à l’accumulation ». « Il avait repéré le lustre survivant au-dessus de la table d’un ami brocanteur », précise Céline Csore. Il devint québécois en 2003, « en joli clin d’oeil, pour le bâtiment neuf de la Tohu, à ses cousins du Vieux Monde », apprécie le collectionneur. « Nous avons voulu le rapatrier, témoigne Nathalie Devèze. Pascal Jacob a accepté de nous le laisser en dépôt. » Pour son propriétaire, voilà « un juste retour des choses ». En échange, Amiens Métropole salue son amour du cirque via ces 13 m de diamètre, exposition collant aux deux cent cinquante ans de la standardisation des pistes. Le lustre y trônera jusqu’en septembre, date de son retour au Cirque à l’occasion des Journées du patrimoine.
//Jean-Christophe Fouquet
13 m de diamètre - Les Temps du cirque, jusqu’au 3 novembre au Ciap (office de tourisme), place Notre-Dame