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La Cie Attention fragile revisite l’opéra mythique Carmen sur la piste du Cirque Jules-Verne. Et enrôle le temps d’un soir une centaine d’habitants dans l’arène.

Amiens est enfant de bohême © Christelle Menassier
Une version “test” de Carmen, opéra déplacé a été jouée à Marseille en octobre dernier.
© Christelle Menassier

05.02.2020

JDA 938

On a presque tous des airs de Carmen en tête. On connaît plus ou moins l’histoire de cette jeune femme “de mauvaise vie”, libre, qui déchaîne fantasmes et passion. Cet opéra de Bizet d’après la nouvelle de Mérimée fait partie de nos monuments culturels. Gilles Cailleau, directeur artistique de la Cie Attention fragile, a souhaité lui rendre ses lettres populaires sur la piste de son chapiteau, et ici sur celle du Cirque Jules-Verne pour la première officielle, en l’amenant « dépouillé de tout son décorum » au plus près des gens. Cette histoire tragique, qu’on qualifierait aujourd’hui de féminicide, est réécrite mais aussi adaptée musicalement par Raoul Lay, à la tête de l’Ensemble Télémaque. « Une façon de la démocratiser tout en permettant aux artistes (quatre chanteurs lyriques, six musiciens, un circassien, ndlr) d’éprouver des sensations fortes au contact du public », décrit Gilles Cailleau

 

« UNE PIÈCE DE QUARTIER »
Car Carmen, dont l’action se passe à Séville, est « une pièce de quartier ». L’héroïne une fille mal vue par ses voisins. Le metteur en scène a donc choisi d’enrôler des habitants dans chaque ville où son spectacle se joue. À Amiens, une cinquantaine d’adultes apportent leur touche et leurs propres mots à Carmen, opéra déplacé, spectacle participatif soutenu par le Cirque Jules-Verne et la Maison du théâtre. Autour de l’arène – qui évoque évidemment la corrida – ce chœur réinventé confère de l’authenticité au drame. Une quarantaine d’enfants (de bohême !), dont des collégiens de Longueau et d’Amiens traversent aussi cette adaptation originale, prenant en charge quelques moments du récit. « Un projet remarquable, au cœur des gens », appuie Gaëlle Brodhag, enseignante au collège Arthur-Rimbaud, qui accompagne une dizaine d’élèves impatients d’être sur scène le 8 février. Qui dit opéra dit entracte. Ici, il fera partie intégrante du spectacle, comme une grande kermesse collaborative, orchestrée notamment par des circassiens du lycée La Hotoie et des danseurs de l’association Luna Loca. « Pour que l’opéra devienne le point d’orgue d’une fête ! » Populaire assurément. 

//Coline Bergeon

Carmen, opéra déplacé, le 8 février, à 19h, au Cirque Jules-Verne
03 60 01 02 40