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La startup amiénoise Artéka a mis au 
point un procédé révolutionnaire de détection d’artéfacts dans les sous-sols. 

Artéka révèle l’invisible  © Photos : Artéka
L’image satellite d’un terrain amiénois (photo du haut) scanné par les capteurs puis mis à l’épreuve du protocole Arkéotéka (photo du bas), révèle la présence de fossés romains, de fosses gauloises ou romaines ainsi que de nombreux impacts d’obus.
© Photos : Artéka

16.09.2020

JDA 955

Arkéotéka. C’est le nom du protocole unique au monde que la jeune startup amiénoise Artéka vient de valider après deux ans de tests. Cette innovation par photographie aérienne, analyse d’images satellitaires et optimisation via différents logiciels, permet de révéler les marques résiduelles indétectables à l’œil nu mais bien présentes sur les sols et dans les sous-sols : sites et structures archéologiques, fosses, obus, anciennes voies... « C’est comme si on passait un rayon X sur un terrain, simplifie Cyrille Chaidron, l’archéologue amiénois également à la tête d’Octus et Arkéocéra (lire ici l’article du JDA #937), et cofondateur avec Sébastien Lermenier d’Artéka. Nous avons détourné et modifié des technologies existantes. Avec nos drones, nous pouvons survoler un terrain jusqu’à 80 mètres d’altitude et en tirer des images multispectrales. »

 

MISSION EN ESPAGNE

Cet outil peut s’avérer indispensable aux archéologues « afin de montrer ce qui est enfoui autour d’une zone de fouilles, poursuit Cyrille Chaidron. Et pour les aménageurs, cela peut être une source d’informations avant toute étude. » En novembre, le duo est attendu sur l’île de Cabrera, en Espagne. « En 1809, des soldats napoléoniens y ont été déportés, relate le passionné d’histoire. Ils y ont recréé un théâtre et tout un système de vie. Nous y allons pour localiser les habitats. Ce projet devrait déboucher sur un documentaire et une exposition. »

 

SUEZ ET L’ARMÉE PARTENAIRES

Autre domaine d’expérimentation : le repérage d’anciens canaux, d’étangs et de problématiques maritimes. « On teste aussi notre procédé au Musée de Picardie pour découvrir les éventuelles variations pigmentaires d’une œuvre afin de comprendre le travail de l’artiste ou de visualiser les dégradations qui aideront les conservateurs. » Artéka a également mis au point Pyrodétek, un protocole militaire destiné aux armées. La détection dans les sous-sols de sources de pollution aux métaux lourds compte parmi ses autres ambitions. Approchée dès 2018 par Suez pour la détection d’un réseau d’adduction d’eau potable dans le nord de la France, la startup devrait prochainement monter d’un cran : le 22 septembre, un autre grand groupe d’ingénierie devrait annoncer un partenariat. On reste à l’écoute.

//Ingrid Lemaire