
02.09.2020
JDA 953
Il n’avait pas voulu repartir en son nom pour consacrer (enfin) du temps à sa famille. Et nous avait promis, au JDA, de nous conter l’histoire de son village une fois rendue l’écharpe. Las, la fatalité a emporté Jean-Claude Billot par cet irrespirable samedi d’août caniculaire, son tracteur de jardin se retournant sur lui, à quelques jours de son 74e anniversaire et dans les prémices d’une nouvelle vie loin de la politique. Pour l’ancien gamin du quartier Saint-Maurice, élu à Ferrières en 1977, maire de 1981 à 2020 et président de l’Association des maires de la Somme depuis 2014, les hommages sont arrivés de toute part. Y compris d’Emmanuel Macron. Chacun saluant « ce défenseur de la ruralité » ou « ce soldat de l’État » qui mêlait franc-parler et connaissance des dossiers.
« C’EST UN TEL CHOC »
Ce village de Ferrières (480 habitants) qu’il connaissait par cœur, il le domine désormais depuis le petit cimetière sur la route de Guignemicourt. Il y a rejoint son fils Laurent, parti en 2006. « On était encore groggy de la défaite à l’élection de mars où il ne visait qu’un poste de conseiller pour assurer la transition, se remémore Christian Claire, son ancien adjoint. Le confinement est arrivé, chacun dans son coin en attendant le moment de se retrouver. C’est un tel choc. » Daniel Démaret, successeur de Jean-Claude Billot à la mairie, réfléchit déjà à l’hommage du village : « Mais respectons d’abord la douleur de la famille ». La douleur est commune.
//Antoine Caux