
10.06.2020
JDA 947
Spécialiste des victoires à l’arraché, l’ASC vient-il de remporter l’une des plus importantes – et sans doute inattendues – de son histoire pourtant centenaire ? Alors que, le 30 avril, la Ligue de football professionnel (LFP) a condamné son avenir en Ligue 1 en stoppant le championnat à l’issue de la 28e journée sur 38 en raison de la pandémie de coronavirus et en figeant le classement (l’ASC était alors 19e à sept points du premier non relégable), le juge des référés du Conseil d’État vient de donner raison au club amiénois qui l’avait saisi pour contester sa relégation. Si la plus haute juridiction administrative française valide bien la décision d’arrêter le championnat et d’établir un classement (ce qu’objectait l’Olympique Lyonnais), elle suspend en revanche les relégations d’Amiens et Toulouse, respectivement avant-dernier et dernier de cette fin de championnat précoce.
UNE LIGUE 1 À 22 ?
Le Conseil d’État ordonne à la Ligue de football professionnel « de réexaminer la question du format de la Ligue 1 pour la saison 2020/2021 en lien avec les instances compétentes de la Fédération française de football (FFF) et d’en tirer les conséquences quant au principe des relégations avant le 30 juin ». Le juge des référés a estimé que la convention LFP/FFF qui se termine justement le 30 juin n’était pas un frein légal suffisant à l’élargissement d’une Ligue 1 à 22 que défend Amiens depuis le début de cette affaire qui a musclé son jeu sur le terrain médiatique et juridique pour garder sa place dans l’élite du football français. La Ligue, dont le renouvellement de la fameuse convention (qui prévoit une Ligue 1 à 18 ou 20 clubs) a déjà été acté le 20 mai, pliera-t-elle ? Car la relégation d’Amiens est suspendue, pas annulée. « Je ne vois pas comment cette injonction de trouver une solution peut être balayée, a réagi à l’annonce de la décision Alain Gest, le président d’Amiens Métropole qui était présent le 4 juin aux côtés du club au Conseil d’État. La relégation est prouvée comme étant injuste et la Ligue ne peut aller à l’encontre du juge. »
//Antoine Caux et Ingrid Lemaire