Le train au bout de la bambouseraie
Amiens Métropole a investi 207 000 euros afin de végétaliser le parvis de la gare. Mais cette spectaculaire bambouseraie n’est que la première étape d’un projet qui rend hommage à Jules Verne.
02.09.2020
JDA 953
Plus de 80 pieds de bambous, certains culminant à 12 mètres, ornent le parvis de la gare. « Le bambou, c’est résistant et souple, toujours en mouvement. Et aucune autre plante ne peut atteindre plus de 15 mètres. On l’appelle l’herbe des dinosaures… cela aurait plu à Jules Verne, s’amuse Thierry Huau, paysagiste de l’agence Interscène en charge de ce projet baptisé Le Jardin d’Octopus. Il y a douze variétés. Chaque bambou, qui a d’abord poussé dans le Gard, va se démultiplier. Il y a aussi des essences fleuries pour réaliser un sous-bois. Une bambouseraie dans un espace urbain, c’est rare. » « Cette place était trop minérale. Y planter des bambous, c'est apporter de l'oxygène, c'est remettre la nature dans la ville, précise Martin Domise, élu amiénois et futur président de SPL Vallée idéale développement, la société locale chargée de l’aménagement. Six fosses de 90 cm de profondeur avec pour chacune d’entre elle une protection évitant la propagation des racines ont été creusées. Cette création sera bientôt enrichie de projections vidéo sur les fontaines et les bambous en lien avec l’œuvre de Jules Verne. Nous souhaitons surprendre les voyageurs dès la sortie de la gare. » À terme, une sculpture monumentale verra même le jour au milieu des bambous : une pieuvre comme échappée des abysses piégeant un sous-marin dans ses tentacules, référence à vingt mille lieues sous les mers. « Elle émergera des fondations, comme si elle avait toujours été là, imagine le dessinateur belge François Schuiten, directeur artistique du projet. Les tentacules se replieront sur elles-mêmes : l’aspect ludique plaira aux enfants. » Les projections vidéo pourraient illuminer Amiens dès les vacances de Noël.
//Lysiane Voisin