Les défunts justifient les moyens
En amont de la Toussaint, l’unité décès de la ville d’Amiens a lancé sa campagne de ramassage des feuilles mortes dans les cimetières qu’elle poursuit ce mois-ci.

© Antoine Caux - Amiens Métropole
04.11.2020
JDA 960
« L’autre jour, quelqu’un m’a dit : “On se croirait au Père-Lachaise”. » Mickaël Daaken n’a pas boudé son plaisir. Coordinateur des cimetières amiénois depuis janvier, cet ancien du service nettoiement de la Ville est un expert du ramassage des feuilles mortes qui lui valut de passer il y a peu au JT de 13h de Jean-Pierre Pernaut sur TF1. Ce matin-là, à La Madeleine, « Monsieur Feuilles » comme on l’appelle, est venu partager son expérience en donnant lui-même un coup de main au volant du camion aspirateur emprunté à un autre service. Trois jardiniers-fossoyeurs le devancent à la souffleuse pour regrouper les feuilles sur les allées et sur son passage. « Ça va nous occuper pendant un mois », fixe Mickaël Daaken. Dans le service, il bouscule un peu les habitudes pour gagner en autonomie vis-à-vis des autres services et en efficacité. Il nous montre les allées réengazonnées, « une manière maline de lutter contre les mauvaises herbes à l’heure du zéro phyto ! ».
« UN VRAI MÉTIER »
Quand viendra l’hiver, il faudra tailler, s’occuper des rejets… Problème : les jardiniers-fossoyeurs ne sont pas que jardiniers. Il leur faut gérer les exhumations quand les concessions arrivent à échéance. « Ça demande du temps et des hommes. Il faut être trois pour démonter les marbres, gérer les gravats, pelleter, creuser, ramasser… C’est un vrai métier », dit-il admiratif. Et tout ça, sous le regard de l’Architecte des bâtiments de France, surtout au cimetière de La Madeleine, attentif au respect des stèles. Mickaël Daaken n’est pas là depuis longtemps mais la crise du Covid a accéléré l’apprentissage, du boulot et de ses hommes. « On n’a pas arrêté. » Philippe Brioy, l’un des sept gardiens des cimetières amiénois, confirme. L’homme accueille familles et pompes funèbres depuis cinq ans avec dévouement. « C’est parfois dur, surtout quand les défunts sont des enfants. » Mais Philippe aime son métier. Comme Mickaël et tous ses collègues.
//Antoine Caux
Les huit cimetières d’Amiens, c’est…
• 9 jardiniers-fossoyeurs.
• 7 gardiens.
• 50 hectares.
• 40 000 concessions.
• 135 000 défunts.

Le chiffre
34
C’est en kilomètres ce que parcourt chaque matin le gardien d’astreinte le week-end pour ouvrir les cimetières de la ville. Une tournée à refaire le soir. Attention, du reste, à ne pas se laisser enfermer.

Bientôt l’heure d’hiver
Les cimetières restent ouverts pendant le confinement. Le 16 novembre, ils passent à l’heure d’hiver et ferment leurs portes à 17h et non plus 18h30.