500 emplois sous le sapin
Plusieurs bonnes nouvelles économiques sont venues éclairer le conseil d’Amiens Métropole du 17 décembre consacré au débat d’orientation budgétaire 2021 dans un contexte incertain.
© Laurent Rousselin - Amiens Métropole
06.01.2021
JDA 967
Il a beaucoup été question d’économie lors du dernier conseil métropolitain de 2020, de nouveau tenu en mode distanciation physique au Coliseum. À commencer par les économies à réaliser pour boucler un budget 2021 bardé d’incertitudes suite à une année « exceptionnelle » qui se traduirait selon le projet de loi de finances 2021 du gouvernement « par une baisse de 10% du taux de croissance », comme l’a rapporté Benoît Mercuzot, le vice-président d’Amiens Métropole délégué aux finances.
PAS D’AUGMENTATION D’IMPÔTS
Des incertitudes, il y en avait déjà : la suppression de la taxe d’habitation continuera-t-elle ainsi d’être « compensée à l’euro près » via la TVA ? Et il y en a de nouvelles, plus conjoncturelles : « L’inflation serait de 0,2 % au mieux. Or, elle sert à calculer les bases de la taxe foncière ». Quant à la fiscalité des entreprises : « Nous ne reviendrions qu’en 2023 au niveau prévu pour 2020 ». Le budget annexe transports a par ailleurs pris du plomb dans l’aile, surtout pendant le premier confinement pendant lequel la fréquentation des bus était à 15 % de la normale. Malgré tout, une certitude a été rappelée par le président d’Amiens Métropole Alain Gest : « Nous n’augmenterons pas les impôts ».
PRÉSERVER LA QUALITÉ DE SERVICE
Benoît Mercuzot anticipe seulement 41 M€ d’investissements d’ici 2025 « si on navigue au fil de l’eau, ou 135 M€ si l’on actionne les bons leviers ». En attendant le vote du budget le 4 février, il est déjà prévu que l’année 2021 se concentre sur les opérations « engagées, nécessaires ou récurrentes ». Exemples : la refonte du Colvert (3,5 M€), la médiathèque d’Étouvie (2 M€), la Zac Gare-la-Vallée (6,5 M€) ou le logement social (1,8 M€). Credo du vice-président : « La recherche permanente d’économies dans nos dépenses de fonctionnement tout en préservant la qualité du service rendu à la population ».
GROS CONTRAT POUR VALEO
Le front économique a de son côté apporté son lot de réjouissances. Selon Marc Foucault, vice-président délégué au développement économique, à l’emploi et à l’insertion, « pour près de 500 personnes, Noël 2020 promet un emploi ». L’élu a ainsi annoncé un marché « historique » remporté par Valeo pour les embrayages des véhicules hybrides de Mercedes, « qui couronne des années de R&D (recherche et développement, ndlr) » et engendrerait un milliard d’euros de chiffre d’affaires dans les dix ans. Alain Gest a annoncé que la collectivité y travaillait depuis plusieurs mois aux côtés de l’entreprise, des services de l’État et de la Région. « Actuellement, 80 % des véhicules sont thermiques et 20 % électriques ou à hydrogène. En 2030, ce sera l’inverse », a précisé Marc Foucault. Le numérique et la relation clients continuent par ailleurs de croître sur le territoire, en témoignent les 70 embauches révélées début décembre par Coriolis ou celles à Hello Watt (JDA #965). Et « quelques centaines d’emplois seront annoncées bientôt », a teasé l’élu, respectant la confidentialité du dossier. Autre « excellente nouvelle » soulignée par Alain Gest : l’accord avec les syndicats de Dunlop pour le réaménagement de la production et sa montée en gamme, une « garantie d’emploi pour 2021 ». Et si le dossier Ageco « pose de gros problèmes faute de chiffre d’affaires suffisant », il y a sur l’ancien site Whirlpool « du travail, de l’activité » que les élus entendent défendre. Alors qu’Amiens Métropole soutient par des aides les entreprises touchées par la crise (JDA #963), son président se veut optimiste : « Nous avons rattrapé un point sur le taux de chômage national, notre stratégie en faveur de l’attractivité porte ses fruits ».
//Jean-Christophe Fouquet
À NOTER
Prochain conseil d’Amiens Métropole le 4 février, à 18h, au Coliseum ou salle des assemblées de l’hôtel de ville et en direct sur amiens.fr.
Aussi à l’ordre du jour
Eau : hausse et mensualisation
Les factures d’eau devraient « être mensualisées au second semestre 2021 », a annoncé Alain Gest. Par ailleurs, le tarif du mètre cube va augmenter pour renforcer la « lutte contre les fuites », a précisé Éric Maquet, le vice-président délégué à la protection de la ressource en eau, qui annonce le coût total du mètre cube à 3,77 € en 2021 contre 3,54 € en 2020, soit « moins que le prix moyen sur notre bassin, de 4,50 € ». 30% de l’eau serait actuellement perdue dans le circuit.
Hortillonnages : tous réunis ?
Réunir 1 300 propriétaires pour assurer la survie des hortillonnages ? C’est l’ambition portée par Paul-Éric Dècle, le vice-président délégué au tourisme, face au constat de « la multiplication des bateaux » et afin d’éviter « que le site ne devienne victime de son succès ».