
© Nadar - Domaine public / Laurent Rousselin
17.10.2018
JDA 891
C’est un voyage au centre du terrain de la mauvaise foi. De celle qui enrobe le football et lui donne sa saveur. Les Nantais vous diront que Jules Verne est de Nantes. Parce qu’il y est né en 1828. Qu’il y a vécu jusqu’à 19 ans. Et qu’en grandissant dans le plus grand port de France d’alors, le jeune Jules a sans doute été marqué par les machines et une certaine idée du voyage. Les Amiénois, eux, revendiqueront que l’auteur de Cinq semaines en ballon – rond – est forcément d’Amiens. Il y a passé trente-quatre ans (de 1871 à sa mort), y a été conseiller municipal de 1888 à 1904 et l’instigateur du célèbre cirque.
DU CÔTÉ DU VAINQUEUR
Nantes, où Miguel Cardoso, remplacé par Vahid Halilhodzic après sept journées de Ligue 1, n’aura même pas pu faire le tour de la ville en 80 jours, a le Musée Jules-Verne. Amiens, sa maison. Mais aucune référence à l’écrivain au stade de La Licorne alors que celui de La Beaujoire a une tribune à son nom. « On associe peu l’image de Jules Verne au foot à Amiens. À l’inverse, les supporters nantais ont récemment fait une animation en tribune en référence à lui, reconnaît Tchiot Jules, supporter amiénois actif sur Twitter qui a choisi une photo de l’auteur comme avatar : Jules Verne reste la plus grande fierté de la ville. » Mort en 1905, il a vu arriver le foot à Amiens. « Mais il n’a jamais mentionné ce sport dans ses romans », a recherché Daniel Compère, ancien prof à La Sorbonne et spécialiste “vernien”. Quant à savoir pour qui le cœur de Jules Verne aurait penché, Daniel Compère botte en touche : « Avec son sens de l’humour, il aurait certainement pensé que, quel que soit le vainqueur, il serait de son côté... »
//Antoine Caux
Amiens / Nantes
Le 27 octobre, à 20h, à La Licorne
11e journée de Ligue 1