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Amiens au cœur des transitions écologique et économique

La réhabilitation de la friche Cosserat a été érigée en modèle à suivre lors de 
la visite du Premier ministre le 8 janvier. À Amiens Métropole, le développement économique poursuit sa mue en tenant compte de l’urgence climatique.

Amiens au cœur des transitions écologique et économique 1 © Noémie Laval
Le Premier ministre a arpenté la friche Cosserat aux côtés d’autres élus, dont le maire d’Amiens Brigitte Fouré et le président d’Amiens Métropole Alain Gest.
© Noémie Laval

12.01.2022

JDA 1000

Cosserat : le fleuron de la plus vieille zone industrielle d’Amiens Métropole, celle de Montières. C’est un peu là, en 1857, que s’est traduite localement la première révolution industrielle avec le déploiement de plusieurs centaines de métiers mécaniques, modernisation en périphérie de ville d’une manufacture établie en 1794. Et c’est là que, le 8 janvier, Jean Castex a annoncé la rallonge du fonds pour le recyclage des friches (au sein du Plan de relance) : il gagne 100 M€ (dont 40 M€ de l’Union européenne) et grimpe à 750 M€.

 

Renaissance de Cosserat

300 000 € sont dédiés au soutien de la réhabilitation par le groupe Réalités de cinq hectares à Cosserat, qui a fermé ses dernières portes en 2012. Depuis, la manufacture Bonvallet, Bleu de Cocagne et CIT Dessaint ont réinvesti les lieux. S’y ajoute désormais le programme de Réalités, nommé La Tisserie et accompagné par Amiens Métropole. Cet ensemble de logements, d’activités économiques et de services prévoit sur dix ans 34 000 m2 de constructions et 8 000 m2 de réhabilitations de bâtiments partiellement classés. Certains vont d’ailleurs reprendre vie dès cette année, suite à l’appel à projet Mov’in Factory (lire ici l’article du JDA #995).

Zéro artificialisation

« Réinvestir l’existant, ressusciter notre passé, notre histoire » : pour le Premier ministre, Cosserat correspond « tout à fait » à l’objectif zéro artificialisation nette d’ici 2050 dicté par l’accord de Paris et inscrit au Plan biodiversité. « Créer du logement, de l’activité économique, et redonner vie aux villes sans toucher aux terres agricoles et aux espaces naturels : c’est ce qu’il faut faire partout, le plus possible, le plus vite possible », estime le chef du gouvernement. Jean Castex a donc choisi Amiens pour plaider un « tournant raisonnable mais déterminé » vers la zéro artificialisation.

 

Boréalia 2, zone exemplaire

La Zac Boréalia 2 – dont la consultation publique en amont de sa création à l’ouest d’Amiens va être lancée en ligne– sera ainsi « la dernière zone d’activités faite ici de façon classique, sur les terres agricoles », souligne Marc Foucault, le vice-président d’Amiens Métropole délégué au développement économique, à l’emploi et l’insertion. Réduite à 62 ha (au lieu des 190 initialement prévus), elle est aussi la « première à être totalement inscrite dans la transition écologique et numérique, une zone à très haute qualité environnementale avec une ambition forte sur l’emploi ». Pour Alain Gest, le président d’Amiens Métropole, Boréalia 2 s’annonce comme « une nouvelle zone d’activité exemplaire » qui aidera à « préparer l’avenir économique d’Amiens Métropole » et « continuera de faire baisser le chômage, une obligation à laquelle nous ne pouvons nous soustraire ». Parallèlement, « Amiens Métropole est un modèle en matière de reconversion de friches : halle Freyssinet, centre de tri postal, CHU Nord, Goodyear et bien sûr Cosserat », insiste l’élu. Cosserat et Boréalia : un double tournant.

Jean-Christophe Fouquet

 

« Il ne faut pas se laisser handicaper par la question foncière, que nous devons aborder avec de nouvelles lunettes. Il ne s’agit pas d’opposer développement économique et transition écologique mais de faire en sorte que les deux s’articulent bien »

Marc Foucault,

vice-président d’Amiens Métropole délégué au développement économique, à l’emploi et l’insertion

 

5 000 EMPLOIS

n’auraient pu voir le jour sans l’extension en cours du pôle Jules-Verne – une soixantaine d’hectares entièrement occupés d’ici 2025 – et la création de Boréalia 2, qui devrait être opérationnelle d’ici un an ou deux. Selon Marc Foucault, « on consomme entre 15 et 20 hectares par an. Nous avons entre six et dix ans devant nous ». Il s’agit maintenant « d’anticiper la suite et d’être imaginatifs ».

 

Amiens au cœur des transitions écologique et économique 2 © Laurent Rousselin / Amiens Métropole

Igol, poids lourd dans le domaine des lubrifiants, a pu poursuivre son extension à Amiens Métropole en intégrant le pôle Jules-Verne aux côtés d’un “petit” nouveau, Amazon.

© Laurent Rousselin / Amiens Métropole

 

QUATRIÈME RÉVOLUTION

Borélia 2 répond aux besoins de « la nouvelle économie amiénoise », énonce Marc Foucault, le vice-président d’Amiens Métropole délégué au développement économique, à l’emploi et l’insertion. Laquelle enchaîne déjà les bonnes nouvelles : l’énorme marché décroché par Valeo pour des embrayages de véhicules hybrides (lire ici l’article du JDA #968), la construction de la ferme à insectes de Ÿnsect (lire ici l’article du JDA #981et 
le développement de contenants unidoses de vaccins injectables
 à Unither (lire ici l’article du JDA #998représentent environ 900 nouveaux emplois. Santé, développement numérique, transition écologique et emplois qualifiés : autant de facettes de « la quatrième révolution industrielle en cours », estime Marc Foucault.

 

Amiens au cœur des transitions écologique et économique 3 © Laurent Rousselin / Amiens Métropole

Ÿnsect achève actuellement sa ferme à Poulainville.

© Laurent Rousselin / Amiens Métropole

 

BORÉALIA 2 : CONSULTATION EN LIGNE

Le dossier de création de la Zac Boréalia 2 comportant l’évaluation environnementale du projet sera à disposition du public du 17 janvier au 16 février inclus sur amiens.fr/borealia2. On y retrouve notamment le plan de situation, un rapport de présentation et le bilan de la concertation préalable. Il est également consultable, sur la même période, à l’hôtel de ville : du lundi au vendredi, de 8h30
 à 17h30, et le samedi, de 8h30 à midi.

Informations : 03 22 97 14 61 ou zac-borealia2-info@amiens-metropole.com

 

Amiens au cœur des transitions écologique et économique 4 © Laurent Rousselin / Amiens Métropole

Boréalia représente 62 hectares de terres agricoles derrière le crématorium.

© Laurent Rousselin / Amiens Métropole

 

Amiens au cœur des transitions écologique et économique 4-1

Retrouvez la concertation ici dès le 17 janvier

amiens.fr/borealia2

 

GOODYEAR SE REGONFLE

Amiens arrive au bout de sa réserve 
de grandes friches industrielles. Celle
 de Goodyear reste la plus emblématique : après l’implantation de Paprec il y a 
deux ans, le repreneur du site, BT Immo, a annoncé il y a un mois le « lancement de la phase de construction d’un entrepôt de 83 000 m2 ». L’ensemble sera dédié 
à la logistique.

 

Amiens au cœur des transitions écologique et économique 5 © Laurent Rousselin / Amiens Métropole

Derrière Paprec, le futur site logistique en lieu et place de celui de Goodyear est espéré pour 2023.

© Laurent Rousselin / Amiens Métropole

 

En bonne intelligence

Si, en matière de développement économique, « les collectivités territoriales restent souveraines », comme le rappelle Pascal Rifflart, élu d’Amiens Métropole et président du Pôle métropolitain du Grand Amiénois, elles ont néanmoins intérêt à « avoir une vision globale et une dynamique collective ». Les huit intercommunalités de 
ce Pôle œuvrent ainsi à la révision de son schéma de cohérence territorial (Scot), document intégrateur qui régit les règles urbanistiques. Lourde tâche, attendue au plus tôt en 2025 :
« Nous sommes le troisième Scot de France, c’est un territoire énorme », appuie Pascal Rifflart. 
La question de la zéro artificialisation des sols est sur la table : « Nous travaillons notamment au recensement des dents creuses
 et des friches en tout genre ».