Barreau Picardie-Roissy : les élus se mobilisent
Le barreau Picardie-Roissy est attendu en 2025. L’ouverture le 23 février de l’enquête publique préalable à sa réalisation est l’occasion pour les élus de la grande Région de rappeler combien, grâce à lui, le TGV est attendu sur la ligne Creil-Amiens. Pour mettre les chances du côté de sa concrétisation, ils invitent les habitants à exprimer leur intérêt.

20.02.2021
Ils ne veulent qu’une chose : « Que ce barreau soit réalisé dans les délais, pour fin 2025 », résume Alain Gest, le président d’Amiens Métropole. Nombre d’élus et d’acteurs économiques des Hauts-de-France se sont réunis à Amiens de façon transpartisane autour du président de Région Xavier Bertrand le 19 février. Mission : défendre le futur barreau Picardie-Roissy et dire à l’ensemble de la population de se manifester en faveur de sa réalisation à la veille du lancement de l’enquête publique le 23 février 2021.
Concilier les enjeux régionaux
« C’est un enjeu d’intérêt régional, mais aussi national », martèle Xavier Bertrand, qui entend interpeller la presse hexagonale dans les autres lieux où se déroule l’enquête. Notamment dans le Val-d’Oise, où l’hypothétique barreau de Gonesse (RER D) a les faveurs locales face à celui, TGV, de Picardie-Roissy. Un “autre” barreau perçu en Île-de-France comme un concurrent dans la catégorie grands projets infrastructurels de transport dans le nord du pays. Des rencontres avec la présidente du Val-d’Oise Marie-Christine Cavecchi et la présidente d’Île-de-France Valérie Pécresse sont prévues. Pour que « tout le monde joue le jeu » de Picardie-Roissy, poursuit Xavier Bertrand : « C’est aussi dans l’intérêt du Grand Paris ».
Pour 6,5 kilomètres de plus
En 2017, le Premier ministre Bernard Cazeneuve s’était engagé lors de sa venue à Amiens à ce que ce barreau, évoqué depuis de longues années, soit mené à bien. « C’était même en tête du plan de compensation de l’État suite à la perte du statut de capitale régionale par notre ville en 2015 », rappelle le maire d’Amiens Brigitte Fouré, qui comprend que, après tant de temps, « cela puisse paraître invraisemblable que le barreau ne soit toujours pas réalisé ». Il ne s’agit, en effet, que de 6,5 kilomètres de voies qui permettront de relier directement Creil (et, de fait, Amiens) à Roissy. Et donc l’ex-capitale régionale au réseau TGV, sans avoir à passer par la gare du Nord de Paris. Les collectivités territoriales ont mis la main à la poche afin de renforcer les chances de concrétisation de ce projet.
Gains d’Amiens : attractivité et confort
Pour Alain Gest, ce barreau est « LE dossier attractivité qui nous manque. Cela fait tellement d’années que nous nous battons… Ne pas disposer d’une liaison directe avec Roissy est un manque évident. De nombreux habitants de région parisienne s’intéressent aux villes à une heure de Paris, pour y habiter, voire y travailler. Mais ce barreau sera aussi un atout pour le confort des habitants de notre agglomération, par exemple pour les vacances ». De plus, « les TGV et TER arriveront à Amiens dans un quartier en pleine renaissance, Gare-la-Vallée ». Selon Jean-Yves Cannesson, vice-président du Conseil économique, social et environnemental régional (Ceser) des Hauts-de-France, ce barreau cumule les intérêts « sanitaire, social, économique et environnemental », en réduisant le recours aux voitures.
Maintenir la pression
À l’heure actuelle, rien ne dit que le barreau sera de nouveau repoussé. La tenue de l’enquête publique (le débat public, lui, remonte à… 2010) marque une nouvelle étape vers sa concrétisation. Et l’occasion pour ses défenseurs de montrer qu’ils ne s’endorment pas sur des promesses et comptent maintenir chaud le fer de ce projet ferroviaire : « Se mobiliser est la garantie de ne pas se laisser surprendre », estime Xavier Bertrand, pour qui « le temps est toujours l’ennemi des bons projets ».
Que chacun s’exprime
C’est pourquoi « nous invitons les habitants du territoire à s’en mêler, à montrer leur intérêt, stimule Alain Gest. Nous sommes proches du but mais nous devons tous nous y mettre ». Une volonté partagée par Brigitte Fouré : « Les habitants risquent de ne pas s’exprimer car ils pensent que le projet est en bonne voie. Mais il faut aller sur le site Internet, consulter les dossiers, envoyer des courriers, montrer que c’est un sujet qui concerne l’ensemble du territoire ». Objectif : que le train arrive à l’heure. En 2025.
//Jean-Christophe Fouquet
COMMENT S’EXPRIMER ?
Du 23 février au 6 avril, le dossier d’enquête publique du barreau ferroviaire Picardie-Roissy est à disposition des administrés. Il suffit de se rendre à l’accueil de l’hôtel de ville d’Amiens et de solliciter sa consultation, laquelle a lieu dans une salle dédiée. La commission d’enquête, qui peut également échanger avec le public et recueillir ses questions et observations, sera présente le 26 février, de 14h à 17h, et le 8 mars, de 9h à 12h, dans le respect des exigences sanitaires.