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L’amiénoise Delphine Roux a publié à l’automne Sèves et Chants d’herbes. Un premier recueil de poèmes mis en lumière en ce Printemps des poètes. 

Bonne nature  © Laurent Rousselin / Amiens Métropole

11.03.2020

JDA 941

À peine entrés, elle nous accueille avec une tasse de thé. Japonais, naturellement. Dans sa maison du quartier Sainte-Anne, la passion de Delphine Roux pour l’empire du Soleil-Levant s’immisce aussi par petites touches dans la décoration. À 45 ans, l’Amiénoise a publié en octobre Sèves et Chants d’herbes, son premier recueil de poèmes en vers libres. Ses 27 textes, fidèles à l’écriture dense des haïkus dont elle se délecte, livrent ses souvenirs. « Je suis née ici mais j’ai grandi dans la campagne abbevilloise, sourit Delphine. Mon père était éleveur de bovins. »

 

L’ENFANCE AU VERT

Cette enfance « au milieu des pâtures » coule dans ses veines et dans cet ouvrage comme dans ses précédents. « En tant que citadine, j’ai senti le besoin d’y revenir. J’ai commencé à écrire sur ce que j’éprouvais petite, les mains dans la terre, m’émerveillant de ce qui se cachait sous les pierres, du mystère de la dormance... » Les cours d’eau, les oiseaux, le corps allongé dans l’herbe... : son recueil témoigne de son rapport sensible au vivant. « C’est important par les temps qui courent », glisse cette éprise du shintoïsme et de l’animisme. Cet ouvrage 100 % amiénois, illustré par la plasticienne Hélène Héniquez et publié par La Chouette imprévue – « une équipe créative pleine d’humanité » –, Delphine le dédicacera le 14 mars à l’occasion du Printemps des poètes. Ces rencontres « toujours émouvantes » et les salons rythment de plus en plus son emploi du temps.

 

UNE PUBLICATION EN AVRIL

Depuis 2015, année de sortie de son premier ouvrage jeunesse Bonne nuit Tsuki-san ! et de son roman [Kokoro] aux éditions Philippe Picquier, quatre autres pépites de littérature pour enfants, dont une éditée par L’École des loisirs, ont vu le jour. Certaines ont même été couronnées de prix. Mais Delphine balaye le sujet : « Je ne retiens pas ces choses-là ». En avril sortira L’Amie en bois d’érable aux éditions HongFei. Un album jeunesse aux saveurs nippones joliment illustré une nouvelle fois par Pascale Moteki, avec qui elle partage la même passion. « Un goût presque inconscient » né dans l’enfance lorsqu’elle rêvait de plonger dans les paysages japonais peints sur la vaisselle de son grand-père. Une madeleine.

 

SE RECONNECTER AVEC SON IMAGINAIRE

Tout comme son émotion pour les mots et récits de vie. « Je me souviens du plaisir que j’avais enfant à me gargariser de la langue et à écouter les histoires des gens. » Si l’écriture lui est venue à l’adolescence – période où elle découvrit Annie Ernaux et Nathalie Sarraute –, le véritable déclic s’est produit lors de ses études en sémiologie à Paris. « Nous avions un atelier d’écriture animé par Noëlle Châtelet. C‘est là que j’ai découvert cet espace où l’on peut se reconnecter avec son imaginaire. » Conceptrice-rédactrice pendant plusieurs années, auteure pour la presse jeunesse chez Fleurus – « une bonne école » –, Delphine est aujourd’hui formatrice indépendante et anime à son tour des ateliers d’écriture. Un travail à forte dimension humaine qui la nourrit. Et le temps d’écrire ? « Je laisse venir, j’attends de sentir que je n’ai pas le choix. Mais ce qui me plaît davantage c’est le moment de la réécriture, où l’on coupe, on élague... comme un jardinier ! » L’appel de la nature. Toujours.

// Coline Bergeon

Rencontre avec Delphine Roux le 14 mars, à 11h,
 à la bibliothèque Hélène-Bernheim (03 22 69 66 00) et, à 17h, à la librairie Martelle (03 22 71 54 54)