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L’exposition urbaine et mobile Visages d’ici… portraits d’une jeunesse amiénoise livre le travail de Dounia Mousli. 76 portraits en noir et blanc sur les murs de la ville. Et l’occasion de faire le sien.

Droit dans les yeux © Noémie Laval

02.06.2021

JDA 982

Elle avait préparé du café accompagné de petits gâteaux. Une hospitalité et une bienveillance, qui la résument autant que sa franchise et la gouaille dont elle ne se dépare jamais, comme quand elle parle de la pandémie : « On peut le dire et l’écrire, c’est la merde ! » À 53 ans, l’ancienne enfant d’Amiens nord, un temps assistante d’éducation au collège César-Franck, s’est inventé de nouvelles couleurs – le noir et le blanc ! – pour négocier le nouveau virage de sa vie : l’exposition Visages d’ici… Portraits d’une jeunesse amiénoise, portée par l’association A P’Art Faire et réalisée avec Karim Medmoun. Soit 76 portraits qui s’affichent progressivement sur les façades d’immeubles. De jeunes Amiénois, de tous les quartiers et de tous les milieux : « La jeunesse, c’est notre futur. »

DÉCLOISONNER LA VILLE

Un patient travail entamé en 2019 et que le public peut enfin découvrir, jusqu’au 31 octobre. Le déclic a surgi lors du Day Block Party à Cité Carter en 2019. « Brigitte Fouré était passée pendant le festival. Mes clichés pris au Cambodge y étaient exposés. Ça lui a plu. Et je me suis lancée dans l’aventure.» Avec l’aide d’Amiens Métropole et de la Ville d’Amiens, ses idées pour ouvrir l’art à tous et décloisonner les quartiers prennent vie : « Afficher des photos sur des bâtiments me trottait dans la tête depuis longtemps. Et puis quand on parle jeunesse, on pense quartiers. Je voulais supprimer les codes et les inciter à sortir de leur lieu de vie ».

 

SONDER L’INTIMITÉ

Faisant tomber la carapace, la photographe concède : « Je suis introvertie. Avec ce projet, j’assume ma sensibilité artistique et je prends confiance en moi malgré mon exigence hardcore. Mais les notions de beauté et de perfection sont subjectives… » Le portrait est source de questionnement. «Quand tu discutes avec quelqu’un qui te regarde, à quoi pense-t-il au moment où tu prends sa photo ? C’est cette fraction de seconde qui m’intéresse car elle peut refléter ce qu’il y a de plus profond. Toucher à l’intimité, c’est intrigant. Un portrait, c’est une manière de s’affirmer et de dire à la société que l’on existe. »

 

MUSIQUE EN FAMILLE

Dounia Mousli habite à Saint-Leu dans un appartement à son image, éclectique et ludique. Sa collection d’appareils photo argentiques et ses vinyles alignés reflètent ses passions. «Dans ma famille, la musique était toujours en fond. Du rockab’, de la funk, des chansons arabes… Dans les années 80, avec mes trois grands frères, on se branchait sur KFM, l’une des premières radios libres d’Amiens. Aujourd’hui, j’écoute aussi bien du blues que de l’électro ou de la bossa-nova… » Pour celle qui aime se retrouver derrière les platines, le luxe serait de concilier photo et musique. Mais la diplômée en histoire de l’art prend le temps de réfléchir à ses projets. Et à d’éventuelles retouches pour mieux cadrer ses plans.

//Ingrid Lemaire

Jusqu’au 31 octobre, Visages d’ici… Portraits d’une jeunesse amiénoise, exposition urbaine sur les façades de 57 bâtiments publics

Et exposition mobile dans des structures de la ville