Elle est passée chez Poche

Jules Verne, Roland Dorgelès, Choderlos de Laclos ou plus récemment François-Henri Désérable. Dans la liste des Amiénois parus en collection de poche (lire aussi ci-dessous), il faut désormais ajouter Lisa Balavoine dont le premier roman, Éparse, publié aux éditions Lattès en 2018, l’est désormais chez Livre de Poche. Ce petit objet banal à moins de 8 €, à glisser dans le sac et à corner sans regret, confère paradoxalement à son auteur une stature particulière. Dans son dernier ouvrage La Vie en relief (éd. Seuil), Philippe Delerm a ces mots : « Il me fallut quinze ans avant d’atteindre, grâce au succès de La Première Gorgée de bière, le statut dont je rêvais en secret : celui d’auteur édité dans une collection de poche ».

SECONDE VIE
Sur Instagram, Lisa Balavoine, attendue cette année pour son nouveau roman chez Gallimard, a posté la photo de la jolie couverture : « Je vais ranger ce livre sur l’étagère avec son grand frère, je ne les relirai pas mais suis heureuse et fière qu’ils soient là ». Cette sortie, c’est pourtant l’occasion de (re)découvrir Éparse, sorte de bilan éparpillé d’une maman quadra fraîchement séparée. Entre flash-back courts et pensées plus longues. Entre anaphores et paroles de chanson. « Le service éditorial l’a choisi parce qu’il l’a aimé, indique-t-on au Livre de Poche, qui publie 400 nouveautés par an. Et parce qu’une parution en poche peut lui ouvrir un plus large public. » Éparse peut encore se disperser.

//Antoine Caux

De Paul Bourget à Édouard Louis

Dans la collection Livre de Poche lancée en 1953, on retrouve nombre d’Amiénois. De naissance : l’académicien Paul Bourget (1852-1935). De passage : le professeur d’italien et académicien Dominique Fernandez, prix Goncourt 1982. Henri Deberly, né à Amiens et prix Goncourt en 1926, est publié dans la collection de poche de Gallimard. René de Obaldia, lycéen à Thuillier dans l’entre-deux-guerres, chez 10-18. Édouard Louis (En finir avec Eddy Bellegueule, 2014) fut aussi lycéen à Amiens. On aurait pu y ajouter Louis Poirier, alias Julien Gracq, prix Goncourt 1951. «Mais il refusa son prix tout comme il refusa d’être publié en poche », confie l’historien Alain Trogneux qui nous a soufflé cette liste.