Faiseurs de rives

C’est un labyrinthe de 66 km de canaux. Et qui dessine de petits jardins sur l’eau, séculaires mais fragiles. Ce couple de quadras tombé amoureux du lieu s’en est rendu compte et s’est tourné vers l’Association pour la protection et la sauvegarde du site et de l’environnement des hortillonnages afin de soigner leurs rives en péril.
L’Association est connue pour embarquer chaque année 140 000 personnes. Ces visites, sensibilisant à la nécessité de protéger ce site de 300 ha, génèrent des recettes qui servent à proposer un prix attractif aux adhérents pour entretenir leurs berges et éviter que les terrains ne s’affaissent et que les canaux ne s’envasent.

50€ DU MÈTRE LINÉAIRE

À la manœuvre : Thierry et José. Il leur faut acheminer le matériel en barque, apporter la grue (sorte de coléoptère), braver la météo, taper des piquets à la masse et en équilibre sur le bateau.
« Je le sens le lendemain en me levant », en rit Thierry, 58 ans, qui navigue « dans le marais » depuis 1985. Avec le temps, il a perfectionné la technique, plus respectueuse du milieu avec des grilles plutôt que des tôles pour laisser le contact entre la terre et l’eau.
« On aurait dû le breveter ! » José, soudeur hors pair, qui venait à l’origine réparer la grue, s’est révélé un champion pour pelleter la vase et la disposer sur le terrain. 100 mètres linéaires de berges et quelques semaines plus tard, ils ont rendu les propriétaires heureux, eux qui auront déboursé 5 000 €.
Tous fiers d’avoir contribué à la sauvegarde de ce patrimoine.

//Antoine Caux