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L’amiénoise Pauline Di Valentin crée des paysages fantasmés qui s’invitent à nos tables, s’exposent et voyagent bien au-delà de nos frontières.

L’envie en rose © Noémie Laval
« Je crée des ambiances, comme des débuts de films… »
© Noémie Laval

20.10.2021

JDA 993

Des maisons à l’architecture étrange, comme des aquariums que l’on observerait inlassablement. Une végétation luxuriante. Des rochers, des cascades, des piscines… Des personnages… souvent à moitié nu, comme captés dans un moment d’intimité. Et ce rose omniprésent qui se décline dans chacun de ses dessins à l’encre. Une douceur constante importée d’Italie : « Les teintes des pierres du Sud et des peintures de la Renaissance », évoque Pauline Di Valentin. L’Amiénoise qui expose jusqu’au 10 décembre à La Lune des pirates a plus qu’un penchant pour la dolce vita. « Mes grands-parents sont originaires du nord-est de l’Italie… J’y ai passé du temps. » Des racines que la jolie brune cultive encore en visitant ce pays inspirant « une ou deux fois par an ». Tout comme son goût pour la création hérité d’un grand-père carreleur – « Il dessinait beaucoup » – et de parents amateurs d’art – « On visitait les musées, les églises… »

S’INVENTER DES HISTOIRES
Des atmosphères et des détails que l’artiste, également professeure d’arts plastiques dans un collège de l’Aisne, retranscrit. « Je crée des ambiances, comme des débuts de films… Derrière le côté paisible se cache souvent un détail inquiétant : un serpent, un arbre en feu… Je m’amuse à replacer certains motifs de dessin en dessin – cette carte postale du Mont Fuji, une bouteille de vin, la salle de bains de mes grands-parents… » Des symboles qui se répondent et semblent tisser une histoire. « J’ai un dossier rempli de photos et de captures d’écran que j’utilise pour mes compositions. » Et la jeune femme produit beaucoup. « Par plaisir. » Elle a gardé de ses études en arts appliqués au lycée un goût pour l’architecture. Si elle s’est orientée vers le graphisme pour ses études à Paris et à l’Ésad de Reims, c’est en devenant prof en 2015 qu’elle a replongé dans la création. D’abord au sein du collectif Isotope avec deux amies, où il était déjà question de paysages et d’architecture réinventés.

 

REPÉRÉE PAR DES GALERIES
C’est en tentant l’Agreg en 2018 qu’elle redécouvre la pratique de l’encre. En 2019, Pauline Di Valentin participe aux Puces de l’illustration. Des galeries la repèrent. Ses reproductions et originaux commencent à circuler. Et se vendent aujourd’hui bien au-delà du Vieux Continent. « Une étudiante chinoise a organisé une expo de mes reproductions dans un café d’artistes à Pékin ce mois-ci. Un agent immobilier de Los Angeles a réservé l’un de mes derniers grands formats exposés à La Lune. D’autres sont parties à Hong Kong dans de grandes tours rose pâle… » Tout un symbole !

 

PAPIER PEINT ET TATOUAGES
 On la sollicite, ce qui lui va bien. « Je n’aurais pas aimé sonner aux portes, glisse-t-elle. L’enseignement me permet d’éviter la pression, de garder les pieds sur terre, de partager cette expérience avec mes élèves. » Son univers se découvre sur son site (paulinedivalentin.com) et s’affiche aussi sur les murs du restaurant Robin Room et la vitrine du café Pinson qu’elle a décorés. La pétillante trentenaire répond également à des demandes, parfois insolites, comme des motifs pour du papier peint de luxe pour Arte International ou des tatouages éphémères pour Ars in Cute. Le Parfait l’a retenue pour orner les couvercles de ses pots de confiture en 2019. En ce moment, elle collabore avec l’auteur mexicain Emilio Lezama pour l’illustration d’un roman graphique et l’un de ses dessins voyage même dans une fusée d’exploration scientifique… Ce concept développé par la startup Toucan Space propose d’acquérir des objets ayant voyagé dans l’espace… On n’arrête pas le progrès et surtout pas Pauline !

 //Coline Bergeon