Le goût des autres

L’engagement. Voilà en un mot ce qui caractérise le parcours professionnel de Céline Hocquet. Un parcours qui l’a menée en 2011 à la tête de la filiale France de Metarom, basée à Boves sur le pôle Jules-Verne avec plus de 130 personnes qu’elle dirige. Si elle baigne aujourd’hui dans l’univers des solutions aromatiques et des caramels que cette entreprise familiale crée et fabrique pour l’industrie agroalimentaire mondiale, elle a d’abord évolué dans de grands groupes tels que BNP, General Electric ou Finaref. « Lorsque l’on entre dans de telles sociétés, on ne maîtrise plus vraiment son agenda personnel. Pour progresser, il faut sans cesse bouger et les choix pour sa famille deviennent compliqués, confie cette mère de deux enfants. C’est pourquoi j’ai décidé de rester maître à bord de ma vie. » Diplômée de l’ESC Lille après une prépa HEC, l’Amiénoise passée par le lycée La Providence a en effet décidé, après ses expériences en France et à l’étranger, de revenir dans sa ville en 2002. « J’avais besoin de me poser, d’un bilan. Pendant dix ans, j’ai géré le commercial. Mais ce qui m’intéresse, c’est de piloter une entreprise, le terrain, les ressources humaines. » Ce qu’elle fera durant quatre ans dans une agence amiénoise de travail temporaire d’insertion.

ALLER AU BOUT DE SOI-MÊME

Quel grand écart avec ses précédents postes où il fallait composer avec les actionnaires et les grands patrons ! « Collaborer avec des travailleurs sociaux m’a apporté d’autres vérités, une proximité de tous les jours et du sens. Il y avait nécessité pour moi de m’inclure dans un territoire. Amiens, ce sont mes racines », affirme Céline Hocquet qui passe ensuite chez CER France dans le pôle PME et devient membre de Somme Initiative. Là, la petite flamme créatrice se rallume : elle rachète une entreprise avec quelques membres du Centre des jeunes dirigeants. En 2011, à sa plus grande surprise, Jean-Loïc Metayer, fils du fondateur de Metarom, lui propose la direction de sa filiale française. « Ce fut un pas dans le vide. J’ai dit oui et ne le regrette pas. Et ma tendance à booster le développement de l’emploi fait partie de mes valeurs. Je repense à la Céline qui, revenue à Amiens, cherchait sa place. J’ai trouvé mon équilibre et il est important que les salariés le trouvent aussi, qu’ils se sentent bien. Au-delà du résultat, leur bien-être compte beaucoup. » À 41 ans, Céline Hocquet n’en a pas fini avec les défis. Elle suit actuellement un programme de haut niveau en management qui l’emmènera en Chine, en Inde, aux États-Unis. Mais surtout au bout d’elle-même.

//Kaltoume Dourouri