Votre navigateur est obsolète!

Mettez à jour votre navigateur pour afficher correctement ce site Web. Mettre à jour maintenant

×

Les Amiénois les plus fragiles ou en situation précaire peuvent s’orienter vers un guichet unique. Un partenariat entre l’État, la Ville, l’Udaus et les associations accompagne leur accès au logement.

Le logement d'abord, un nouveau départ  © Sébastien Coquille - Amiens Métropole
Grâce au plan Logement d’abord, Jean-François a retrouvé un toit.
© Sébastien Coquille - Amiens Métropole

09.06.2021

JDA 983

Tout commence souvent avec un toit. « Le logement, c’est le premier levier vers l’insertion. C’est pourquoi la Ville d’Amiens s’est associée à l’État pour accompagner l’Union départementale d’accueil et d’urgence sociale (Udaus, ndlr) et les associations afin de mettre en œuvre le plan Logement d’abord, explique Florence Rodinger, adjointe au maire au logement et à l’autonomie énergétique. Il s’agit de privilégier l’accès au logement autonome et d’éviter les solutions d’hébergement temporaire. » Les difficultés peuvent être financières, sociales, administratives… Les partenaires proposent des accompagnements vers le logement, adaptés à chaque situation, qu’il s’agisse d’une aide pour constituer les dossiers ou pour vivre en autonomie.

RÉPONDRE À TOUTES LES SITUATIONS

Le SIAO (service intégré d’accueil et d’orientation), guichet unique créé en 2016 pour répondre aux situations d’urgence et d’insertion et coordonné par l’Udaus 80, propose un panel de solutions et aide les personnes à se stabiliser. Logement d’abord s’adresse aussi bien aux sans-abri pour qui un suivi médico-social est alors mis en place qu’à ceux confrontés à un accident de la vie : rupture familiale, divorce, perte d’emploi… « Avec cette politique, on change de culture, insiste Michel Giverdon, directeur de l’Udaus. Le but est d’éviter les longs séjours en hébergement d’insertion et d’aider chacun à vivre dans un logement traditionnel chez un bailleur social ou privé accompagné ou non par une assistante sociale ou des associations. Il s’agit dans ce cas de rendre les locataires les plus précaires autonomes. »

 

L’IMPLICATION DES BAILLEURS ET DU TISSU ASSOCIATIF
Parmi les solutions : l’intermédiation locative, c’est-à-dire la souscription d’un bail par une association pour le compte d’une personne peu autonome (lire plus bas). Judith Guilluy, recrutée spécifiquement par la Ville d’Amiens pour créer et animer le partenariat entre tous les intervenants, apprécie la bonne collaboration entre services et l’implication des bailleurs qui « jouent le jeu ». C’est le cas d’Amsom Habitat : « C’est difficile de se réinsérer dans la société sans logement, a bien conscience sa présidente Véronique Clech. Amiens est un site pilote dans la mise en œuvre du Logement d’abord. La participation de la Ville a permis de simplifier les échanges avec les partenaires ».Depuis 2019, 220 familles ou personnes isolées ont pu retrouver un toit sur les 338 demandes reçues par Amiens Métropole.

//Lysiane Voisin

Service intégré d’accueil et d’orientation : 03 22 91 26 26

 

EN CHIFFRES

98 000

logements à Amiens Métropole.

1 sur 4

dans l’habitat social.

 

// LES PERSONNES AIDÉES PAR LE PLAN LOGEMENT D’ABORD

  • 43 % étaient sans-abri.
  • 38 % hébergées chez des proches.
  • 19 % en hébergement d’insertion.

// DES RÉSIDENCES FLAMBANT NEUVES

 

Le logement d'abord, un nouveau départ © Laurent Rousselin - Amiens Métropole

© Laurent Rousselin - Amiens Métropole

Après quatre ans et 9,6 M€ de travaux, les résidences Condorcet et Blaise-Pascal d’Amsom Habitat ont été inaugurées le 6 mai. Ces 14 bâtiments (848 appartements du T1 au T4) construits dans les années 70 ont bénéficié d’une isolation thermique par l’extérieur, de nouvelles VMC, de radiateurs neufs et de poses de tête thermostatique sur ceux encore en bon état. D’autres travaux avaient déjà eu lieu depuis les années 2000 : menuiseries, remplacement des portes, rénovation des halls d’entrée, mise aux normes de l’électricité. C’est aussi sur ce site que le bailleur a installé pour la première fois des bornes de recharge pour les véhicules électriques.

// LOGEMENT D’ABORD : DES EXEMPLES CONCRETS

Jean-François, 65 ans (photo ci-dessus), peut désormais profiter de la vie. Les mauvaises années sont derrière lui. L’hiver 2020, il dormait encore dans sa voiture, sa femme et son fils en foyer d’urgence. Les difficultés financières avaient conduit cet ancien plombier chauffagiste et sa famille vers l’expulsion. « Je suis la preuve qu’il est possible de s’en sortir », témoigne Jean-François qui a bénéficié du plan Logement d’abord et d’un accompagnement de l’association picarde d’action préventive (Apap). Après une période de réadaptation durant laquelle l’Apap était titulaire du bail pour son compte, il vient de signer le bail d’un appartement à son nom et fait partie des nouveaux locataires d’Amsom Habitat : « J’étais fier et ému, j’ai versé ma larme ». Bricoleur, Jean-François a aménagé sa cuisine et un dressing. Son fils de 15 ans a sa chambre. Karim, 37 ans, a aussi vu le bout du tunnel. « Après une séparation, j’ai été hébergé chez des proches. Pour ma première demande de logement social, j’avais donné les documents en retard, raconte le trentenaire. L’aide d’une assistante sociale a été précieuse. Lorsqu’on est représenté par un organisme, les réponses à nos appels sont plus rapides. Dans mon nouveau logement, je repars à zéro. J’ai commencé une formation. Quand je rentre, je me sens serein. Je suis chez moi. »

 

Le bail réel solidaire : un achat malin

Le logement d'abord, un nouveau départ  © Atelier 28 architectes

© Atelier 28 architectes

 

Amsom Habitat lance le bail réel solidaire, un dispositif facilitant l’accession à la propriété pour les foyers dont les revenus annuels relèvent des plafonds du logement social*. Grâce à son statut d’organisme de foncier solidaire, le bailleur historique d’Amiens Métropole (ex-Opac) est le premier de la région à le proposer. Le principe ? Réduire le coût de l’acquisition de 15 à 30 % en achetant uniquement le bâti. Le terrain, lui, continue d’appartenir à Amsom Habitat, qui le loue à l’acquéreur (1 € par mois du m2 habitable). Une redevance qui s’ajoute aux mensualités d’emprunt. Pour autant, « l’accédant peut aménager le terrain comme il le souhaite : il dispose d’un droit d’usage total, précise Véronique Clech, la présidente d’Amsom Habitat. Et il peut revendre son bien, le céder à ses enfants ou le donner en succession ». Le dispositif présente d’autres avantages : une TVA réduite à 5,5%, un abattement de la taxe foncière, des frais de notaire allégés, une garantie de rachat par Amsom Habitat en cas de difficulté et l’engagement de relogement. Actuellement, deux programmes sont concernés par ce dispositif sur le territoire d’Amiens Métropole. Le premier est à Renancourt (ci-dessous) où 48 maisons avec jardin et garage seront commercialisées à la fin de l’année (maisons individuelles de deux à quatre chambres à partir de 160 000 €). « Certaines disposent d’un double garage ou d’un jardin de 500m2. Tous anticipent la nouvelle réglementation thermique », indique Véronique Clech. Le second est le projet du quai Charles-Tellier (ci-dessus), sur les bords de Somme et proche du centre-ville. Sa livraison n’est prévue qu’en 2025 mais il attire déjà. 

(*) 24 683€  pour une personne seule, 32 919 € pour deux personnes par foyer, 38 072 € pour trois par foyer.

Renseignements : 03 22 54 50 00

 

Le logement d'abord, un nouveau départ  © Atelier d’architecture Gasnier Gossart

© Atelier d’architecture Gasnier Gossart