Le père de la Citroën SM et de la Fuego était Amiénois

Nul n’est prophète en son pays. C’était le titre d’un article du Der Spiegel, le grand hebdomadaire allemand, consacré à Robert Opron. Discret, le petit designer au nœud papillon, décédé en mars du Covid, était aussi méconnu en France que célèbre en Italie, aux Pays-Bas… Ses voitures, symboles des Trente Glorieuses, ont fait une certaine grandeur de la France. La Citroën GS, la CX, la Renault Fuego, la R9, la R25, la R21 évoqueront des souvenirs même aux non-experts… Son modèle iconique : la Citroën SM, un Concorde version quatre roues avec les phares derrière un bandeau transparent servant de calandre et ce hayon vitré, la marque du style Opron. « J’étais jeune quand elle est sortie, c’était une révolution », se souvient Michel Lamy, président de l’association L’tchiote auto 80 à l’origine de l’hommage amiénois à Robert Opron. Il prend forme avec une exposition qui mêle dessins originaux, miniatures, maquettes en bois, documentaire et même une vraie M35 (coupé dérivé de l’Ami 8) à la Maison de l’architecture d’Amiens, cette ville où il est né le 22 février 1932, où il a fait les Beaux-Arts et dont il vient de recevoir la médaille à titre posthume. « La mission de la Maison de l’architecture est de valoriser l’architecture contemporaine mais aussi les métiers d’art, explique Juliette Charlot, sa directrice. Robert Opron a été un pionnier pour le métier de designer en France. Mais qui n’a jamais déposé de brevet ni cherché à se vanter, c’est très amiénois ! »

//Antoine Caux

Robert Opron, évocation d’un style, jusqu’au 30 octobre, à la Maison de l’architecture (15, rue Marc-Sangnier)
03 22 91 62 04

Alors chez Simca, Robert Opron s’était fait connaître en imaginant la voiture de l’an 2000 en 1959 pour le Journal Tintin, la Fulgur, premier concept-car français de l’histoire.

© Collection privée