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Les gendarmes 
du rail sont amiénois

Les 100 agents de l’Établissement public de sécurité ferroviaire, basé rue de la-Vallée, sont les seuls en France à autoriser, contrôler, inspecter, auditer infrastructures et matériels ferroviaires.

Les gendarmes 
du rail sont amiénois  © EPSF
La réglementation appliquée par les inspecteurs et instructeurs de l’EPSF s’inscrit dans un cadre européen.
© EPSF

10.03.2021

JDA 974

Quand le dossier du barreau Roissy-Picardie passera entre leurs mains, le TGV ne sera alors plus très loin de faire son entrée en gare d’Amiens. Eux, ce sont les inspecteurs et instructeurs de l’Établissement public de sécurité ferroviaire (EPSF) qui siègent aux troisième et quatrième étages de l’immeuble Terralia, à quelques encablures des quais, et délivrent pour toute la France les autorisations de mise en service d’infrastructures ferroviaires ou de nouveaux trains. Depuis Amiens, ils sont ainsi une centaine d’agents à avoir instruit récemment la ligne à grande vitesse (LGV) Le Mans-Rennes, la LGV Est Européenne ou encore le contournement de Nîmes-Montpellier... « Nous intervenons en amont, dès la définition du projet, détaille Laurent Cebulski, le directeur général de l’EPSF. Ensuite, pour autoriser le démarrage des travaux. Et enfin, après les travaux, afin d’autoriser ou non la mise en service. » Inaugurée en 2017, la ligne à grande vitesse Bordeaux-Tours (qui met Bordeaux à 2h04 de Paris) aura par exemple nécessité plus de six années d’échanges avec Lisea, le concessionnaire porteur de projet.

 

GARANTIR LA SÉCURITÉ

Dans cette agence indépendante, la parité est presque respectée. L’anglais, lui, totalement maîtrisé. Car la réglementation s’inscrit dans un cadre européen. « Chaque État membre a son EPSF, explique Laurent Cebulski. Et les autorisations relèvent d’un jeu de règles européennes et nationales, d’ailleurs en voie d’harmonisation. » La création de l’EPSF a fait suite à l’ouverture à la concurrence à l’échelle européenne en 2006 pour les trains de marchandises ou de fret. Concernant les trains de voyageurs, l’ouverture à la concurrence est entrée en phase active, les Régions étant désormais autorisées à lancer leurs appels d’offres. Autant d’activités supplémentaires pour l’EPSF qui administre le registre national d’immatriculation des trains, alimente le registre européen des types de véhicules autorisés et délivre les licences de conducteur... « On est un peu les gendarmes, on s’assure que les règles de sécurité sont respectées. » Aujourd’hui, 50 entreprises ferroviaires sont autorisées à circuler sur le réseau français qui compte seize gestionnaires d’infrastructure. Laurent Cebulski se plaît à rappeler que « le temps du train était un temps long » mais le paysage ferroviaire change à grande vitesse.

//Antoine Caux

 

LE CHIFFRE

30 000

C’est le nombre de kilomètres de voies que l’Établissement public de sécurité ferroviaire surveille depuis Amiens.

 

40 000 “événements sécurité” par an

On appelle ainsi les incidents sur le réseau. Ils vont du plus banal et sans danger (l’immense majorité) aux drames comme celui de Brétigny-sur-Orge qui fit sept morts et 70 blessés le 12 juillet 2013 ou
 celui d’Eckwersheim le 14 novembre 2015 où un TGV en test a déraillé (onze morts et 22 blessés graves). « C’était le lendemain des attentats à Paris, se souvient Laurent Cebulski, on a fourni tous les éléments aux organismes d’enquête pour comprendre ce qui s’était passé. »

 

Les effets du Brexit

La sortie du Royaume-Uni de l’Union européenne effective au 1er janvier dernier a eu une incidence sur l’Établissement public de sécurité ferroviaire qui doit surveiller dorénavant la partie française du tunnel sous la Manche.