Sur le terrain

La police municipale de la ville d’Amiens se réorganise. Si elle rassemble ses forces, c’est pour mieux se redéployer dans les quartiers. Avec un seul mot d’ordre pour guider son action : la proximité.

16.06.2021

JDA 984

Une attente forte. La réorganisation de la police municipale a pour but « d’optimiser ses missions qui contribuent au maintien du cadre de vie », affirme Stéphanie Lugrin, à la tête de ce service qui compte 180 agents dont la moitié sont policiers municipaux. L’adjoint au maire délégué à la tranquillité de la ville, aux libertés publiques et à la prévention l’assure : « Depuis sa création dans les années 90, jamais la police municipale d’Amiens n’avait autant réformé ses services ». Les missions, elles, ne changent pas. Au contraire, elles sont réaffirmées : relever et verbaliser les infractions au stationnement, au code de la route, au code pénal, aux arrêtés municipaux ; assurer le bon déroulement des manifestations publiques, des foires et marchés ; participer aux actions de sécurité routière avec la police nationale et les acteurs de la prévention ; répondre aux demandes d’interventions urgentes des administrés ; faire respecter la propreté, sécuriser les traversées des écoles… La réforme consiste en une centralisation des effectifs au square Friant. Entamée en septembre dernier, elle a connu son premier temps fort en février avec l’installation d’une partie des effectifs dans des locaux de 1 300 m² : on y retrouve la direction, la brigade motorisée, l’unité de nuit, le centre de supervision urbaine (CSU), les receveurs placiers, la brigade verte, les objets trouvés et les agents du secteur Sud. Près de 80 agents y ont déjà pris leurs marques en attendant le rassemblement total des effectifs d’ici la fin de l’année.

VISIBILITÉ = SÉCURITÉ

Cette « super-structure » modernise les moyens matériels et mutualise les moyens humains. Non pas pour se recentrer, encore moins se replier, mais à l’inverse pour mieux se redéployer et renforcer sa présence dans tous les quartiers. Explication : quand les équipes sont cantonnées par secteur « elles sont désorganisées en cas d’absence d’un ou plusieurs agents », indique l’adjoint au maire. En les regroupant en un seul lieu, « tous les policiers municipaux y partageront le même briefing préalable à chaque prise de poste. C’est de là que seront planifiées les patrouilles. Il sera plus simple d’assurer une présence régulière et renforcée en partant du même site ». Cette mutualisation accentuera ainsi la présence des patrouilles sur l’ensemble du territoire communal. « Ce qu’attendent les Amiénois, ce sont des policiers sur le terrain, présents et réactifs. Être plus visible procure un sentiment de sécurité. » L’objectif est même chiffré : 30 % d’efficacité supplémentaire escomptée.

DES POLICIERS DANS LES MAIRIES

À la fin de l’année, les postes de police municipale vont donc fermer. Ils ne seront pas supprimés pour autant mais relocalisés dans les mairies de secteur, très fréquentées des Amiénois. « On ne part pas, on déménage, insiste l’adjoint au maire. Les policiers municipaux sont en permanence en patrouille. Ils ne se rendent à ces postes que pour y prendre et quitter leur service. Et seul l’agent d’accueil y reçoit le public, c’est-à-dire deux personnes par jour en moyenne – et généralement pour des questions qui ne relèvent pas des missions de la police municipale. En mairie de secteur, on va faciliter l’accès à la population. Les agents d’accueil y seront davantage visibles et proches des Amiénois afin de poursuivre leurs missions d’information et d’orientation. »

UNE BRIGADE DE SOIRÉE EN PLUS

Cette proximité, cette présence se traduisent aussi par la création d’une brigade de soirée. De 16h à minuit en période hivernale et de 18h à 2h du matin l’été, elle viendra s’ajouter à celles du matin, de l’après-midi et de la nuit, comblant les lacunes entre deux prises de service. « Ce sont des horaires durant lesquels les habitants rentrent chez eux, ont des attentes et des besoins. Quand la vie nocturne débute, vient avec elle son lot de nuisances : les bruits et problématiques de la rue, de stationnement, de circulation, de voisinage…, détaille Stéphanie Lugrin. Ce créneau enregistre de nombreuses sollicitations auxquelles nous devons répondre. » Pour une réactivité toujours plus grande.

//Ingrid Lemaire

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C’est la distance en kilomètres parcourue quotidiennement par les patrouilles pédestres et les ASVP.

// LA POLICE MUNICIPALE, C’EST…

180 agents dont 90 policiers municipaux.
64 agents de surveillance de la voie publique (ASVP).
Une brigade motorisée dont six agents motocyclistes.
Une unité Nuit de six agents.

Chaque agent est garant du respect de l’application des règlements municipaux.

Des brigades à vélo patrouillent quotidiennement dans les quartiers

Les agents municipaux participent aux actions de sécurité routière en partenariat avec la police nationale.

// L’OPÉRATION TRANQUILLITÉ VACANCES REPREND DU SERVICE

Toute l’année, et particulièrement de juin à septembre, la police municipale peut assurer la surveillance de votre habitation gratuitement. De quoi partir en vacances l’esprit tranquille. Pour bénéficier de ces patrouilles, dissuasives vis-à-vis des rôdeurs et des cambrioleurs, il suffit de s’inscrire auprès du poste de police municipale le plus proche de son domicile.

Centre : 2, rue des Chaudronniers 03 22 22 25 70
Sud : 10, square Friant-les-Quatre-Chênes 03 22 22 25 70
Est : 162, chaussée Jules-Ferry 03 22 22 24 50
Ouest : 3, place du Pays-d’Auge 03 22 22 24 25
Nord : avenue de la Paix 03 22 22 24 30.

// LA BRIGADE VERTE À L'ACTION

La brigade verte est chargée de lutter contre les incivilités comme les dépôts sauvages.

Créée en 2018 avec cinq agents afin de faire respecter le Plan propreté et défendre la qualité du cadre de vie, la Brigade verte a depuis vu ses effectifs doubler. Du lundi au vendredi de 6h à 21h et le samedi de 9h à 17h, les brigadiers parcourent les rues d’Amiens pour mener leurs missions de sensibilisation : jours de collecte, points d’apport volontaire… Mais aussi pour traquer les incivilités : déjections canines sur le trottoir, dépôts sauvages, conteneurs non rentrés… Et quand ils verbalisent, c’est 135 € pour les déjections (59 PV en 2020) et les dépôts sauvages (188 PV en 2020).

Le CSU modernisé

Le centre de supervision urbaine (CSU) de la Ville d’Amiens est l’un des plus grands desHauts-de-France. Son déménagement de la place au Fil vers le square Friant a été l’occasion de le moderniser et d’améliorer le confort des 21 agents qui y travaillent. Ici, 7 jours/7 et 24 h/24, les opérateurs visionnent les images des 129 caméras de vidéoprotection réparties dans la ville mais aussi celles des 250 caméras des bâtiments communaux. Des chiffres amenés à grossir : « Cet outil est nécessaire à la conduite d’affaires en justice. De nouvelles caméras vont être posées afin d’augmenter le périmètre de couverture », assure l’adjoint au maire. Les opérateurs répondent jusqu’à 31 000 appels par an et suivent le déclenchement de 677 000 alarmes. En 2020, grâce à leur vigilance, 88 interpellations ont été effectuées. 301 extractions d’images ont été réalisées tandis que 1 517 procès-verbaux électroniques ont pu être dressés.

Les agents du CSU visionnent les images de 379 caméras réparties dans la ville.

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