« Un budget sérieux, offensif et d’avenir »
Le conseil d’Amiens Métropole du 4 février a accordé une large place au budget. Malgré la crise sanitaire, la collectivité préserve le niveau d’investissements et ses habitants.

© Beál & Blanckaert architectes
10.02.2021
JDA 972
Le vote du budget primitif pour 2021, décalé en raison de la crise sanitaire, fut le « plat de résistance » du dernier conseil d’Amiens Métropole, comme l’a qualifié le président Alain Gest. « L’année sera encore difficile pour tous, et en particulier pour les collectivités comme la nôtre. Malgré les incertitudes et les conséquences financières liées à la crise sanitaire, nous tenions à éviter la double peine pour les habitants. » Ce qui veut dire ni augmentation d’impôts ni baisse de prestations ou de services, notamment dans les transports. Mais un soutien constant et vigilant aux associations, une rationalisation des dépenses de fonctionnement, quelques économies liées à l’annulation d’événements et à la suppression de la gratuité de la partie payante de la rocade pour les habitants d’Amiens Métropole...
UN CONTEXTE CONTRAIGNANT
« Ce budget sérieux, offensif et d’avenir », selon les mots d’Alain Gest, et « à la hauteur des enjeux qui sont les nôtres », comme l’a souligné le vice-président aux finances Benoît Mercuzot, est contraint par la baisse des recettes usagers, celle des dotations de l’État depuis 2014 – « 85 M€ en moins dans les caisses d’Amiens Métropole » –, et la diminution du versement mobilité du fait de la crise Covid. Le montant du budget principal en fonctionnement s’élève néanmoins à 236,93 M€, et celui des investissements à 38,2 M€. 12,7 M€ seront consacrés à l’habitat et la rénovation urbaine (restructuration du Colvert, soutien à la construction de logements et à l’accession sociale, Zac Renancourt et Gare-la-Vallée...). Les investissements pour la culture et le patrimoine s’élèvent à 5,4 M€ (réhabilitation de La Briqueterie, création de la médiathèque d’Étouvie et de la nouvelle scène de La Lune des pirates...). 5,6 M€ bénéficieront à l’entretien et à l’usage des espaces publics, 2,6 M€ au développement économique, l’emploi et l’insertion (soutien aux entreprises, Borealia...), 1,7 M€ à l’intelligence des territoires et l’innovation, 1,8 M€ au sport, 1 M€ à la réalisation d’aménagements cyclables...
L’AIDE DE LA VILLE
Les investissements programmés pour les budgets annexes s’élèvent à 24,1 M€ et concerneront principalement les transports (acquisition de véhicules, aménagement de points d’arrêt...), l’assainissement avec la réhabilitation des réseaux et les travaux sur les stations d’épuration, l’eau (réfection des réseaux, modernisation des branchements en partie financée par une légère hausse des tarifs) et les déchets ménagers (modernisation de l’usine de méthanisation...). Un programme ambitieux réalisable aussi « grâce à un taux d’endettement maîtrisé et pondéré (1,06 %) », a assuré Benoît Mercuzot, et grâce à un bon équilibre entre dépenses et recettes. Ces dernières se voient d’ailleurs gratifier de 3 M€, par un fonds de concours accordé à la Métropole par la Ville d’Amiens pour surmonter les pertes liées à la crise.
//Coline Bergeon
À NOTER
Prochain conseil d’Amiens Métropole le 18 mars à 18h. Accès fermé au public en présentiel pour raison sanitaire. Débats en direct sur amiens.fr.
Aussi à l’ordre du jour
Soutien au monde culturel
Impacté par la crise, le secteur culturel a fait l’objet de plusieurs délibérations. Parmi elles « le choix de maintenir le budget dédié à la création et au fonctionnement des associations culturelles et patrimoniales », a noté Pierre Savreux, vice-président à cette délégation. Si certains événements pourraient voir leurs subventions diminuer (Festival du film, Minuit avant la nuit...), en fonction de leur annulation en 2020 et 2021, « cela n’a rien d’irréversible, a tenu à préciser Alain Gest. L’annulation du festival Minuit avant la nuit en juin prochain va ainsi nous permettre de repenser sa forme, ses tarifs et sa programmation avec l’équipe de La Lune. » Les économies réalisées devraient prochainement être redéployées comme fonds d’aide aux artistes. Par ailleurs une convention a été votée pour la mise en place du dispositif Re[pair]s en partenariat avec le Théâtre d’animation picard et d’autres opérateurs du spectacle vivant. Il propose un accompagnement administratif, artistique, technique et financier aux artistes émergents. Les candidatures sont ouvertes jusqu’au 19 mars sur amiens.fr. Enfin, dans un souci d’accès à tous à la culture et au patrimoine, deux Micro-Folies – musées numériques dont le déploiement a été confié à La Villette par le ministère de la Culture – s’implanteront à L’Odyssée et au Jardin archéologique de Saint Acheul. Un troisième verra le jour à Rivery.