Usé, César !

Thomas, devenu amiénois par amour, doit rédiger pour le Courrier Picard un portrait de Nicolas Belvalette, alias Usé, musicien underground et surréaliste candidat aux municipales de 2014. Le sujet est réel. Le contexte, fictionnel. Avec Jusqu’à l’os, tourné pendant la canicule de juillet 2019, le réalisateur Sébastien Betbeder poursuit ses mises en abyme et jeux de miroirs. Déjà au casting de Voyage au Groenland (2016), Thomas Scimeca, qui joue le journaliste, s’y découvre une âme sœur en la personne d’Usé, dont il va pénétrer l’univers et partager la mélancolie. Une histoire d’amitié, de déracinement et de désillusions, teintée de comédie et de fantastique.

UNE RENCONTRE MUSICALE

Sébastien Betbeder a rencontré Usé par la musique : « En le voyant en concert, j’ai tout de suite voulu le filmer, avec la certitude qu’il serait très bon. Cela s’est révélé une super expérience. Il m’a beaucoup donné ». Le film est en lice pour les César 2021 – le premier tour de vote se conclut fin janvier –, aux côtés de 23 autres courts. Une visibilité bienvenue : « Cela lui permet de vivre malgré cette année catastrophique. Mais, étant déjà passé au long-métrage, le tremplin des César est moins primordial pour moi. Si je continue les courts-métrages, c’est parce que j’adore ça ».

NOUVEAU TOURNAGE EN MARS

Amiens s’ajoute à la constellation de son auteur. Tout comme il y eut plusieurs courts avant le grand Voyage, les trente minutes de Jusqu’à l’os se déclinent en long : Les Braves, « avec les mêmes personnages mais encore plus loin de la réalité ». Sébastien Betbeder effectue les repérages dans les Hauts-de-France et en Normandie. En mars est prévu le tournage à Amiens, « magnifique découverte » pour le réalisateur, où il revient désormais souvent. En attendant, quand revoir Jusqu’à l’os ? « Nous devions le projeter de nouveau pour la Fête du court 2020, répond Boris Thomas, le directeur du Ciné St-Leu. Ce sera pour celle de 2021... s’il y en a une ! ».

//Jean-Christophe Fouquet