Vous aviez dit bizarre ?
Récemment diagnostiqué autiste Asperger, l’amiénois Guillaume Ferdin souhaite sensibiliser à ce syndrome via la bande dessinée. Et fait appel aux dons.

31.03.2021
JDA 977
Guillaume Ferdin a 35 ans et vient d’être reconnu autiste Asperger. Un parcours du combattant pour cet Amiénois qui enfant se sentait déjà différent. « J’ai eu une scolarité compliquée, témoigne-t-il. Et toujours du mal à me faire des amis, à m’insérer dans la société. J’ai eu de nombreux rendez-vous chez des psychiatres et psychologues. Et des antidépresseurs pendant des années. » Il y a quelques mois, après une série de tests, le diagnostic tombe enfin. « On est plutôt en retard en France dans la prise en charge des troubles du spectre autistique. » Pourtant l’autisme toucherait environ 100 000 jeunes de moins de 20 ans et 600 000 adultes en France selon la Haute Autorité de santé. 7 500 bébés naissent chaque année avec ces troubles neuro-développementaux dont les manifestations varient d’une personne à l’autre. Parmi eux, le syndrome d’Asperger, forme d’autisme sans déficience intellectuelle ni retard de langage, peut se traduire par la difficulté à lier des amitiés, des obsessions, un besoin de routine ou des problèmes de motricité. «Aujourd’hui, je sais que je ne suis pas juste bizarre ou stressé », souffle Guillaume. Technicien informatique en recherche d’emploi, il vient d’obtenir la reconnaissance de la qualité de travailleur handicapé. Afin d’aider d’autres autistes et sensibiliser les familles et le grand public à ce syndrome, il souhaite éditer une bande dessinée. « J’ai quasiment tout écrit et trouvé une illustratrice, Noémie Bérenger, qui a déjà travaillé avec des autistes. » Pour concrétiser son projet, Guillaume a lancé une campagne de financement à quelques jours du 2 avril, Journée mondiale de sensibilisation à cette grande cause.
//Coline Bergeon
Pour faire un don : onparticipe.fr/cagnottes/KjfDNVuO
L’union fait leur force
Nadia et Michaël Monnier, parents de Lyna, autiste sévère, ont fondé Autisme Amiens-ASF 80 il y a deux ans. L’association œuvre pour la prise en charge des enfants atteints de troubles autistiques en milieu scolaire. Un soutien inestimable pour la dizaine de familles qui se sont rapprochées d’elle. Sa force : mutualiser les moyens pour utiliser notamment « des outils inabordables, pose Nadia Monnier. En avril, nous allons faire venir un QT robot censé doubler le temps d’attention des enfants et favoriser l’apprentissage ». L’association reconnue d’utilité publique a obtenu une subvention d’Autistes sans frontières pour aider quatre jeunes Amiénois non-lecteurs à le devenir avec l’aide de spécialistes… Et prépare la deuxième édition de son salon dédié à l’autisme, prévu le 18 septembre à l’espace Dewailly.
autismeamiens.com – 07 69 87 68 97