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Au barrage de la Chaudière, les poissons sortent de l’impasse

Après les aménagements de la place Vogel, une nouvelle passe à poissons vient d’être créée en aval, au barrage de la Chaudière, à l’île Sainte-Aragone.

La nouvelle passe à poissons se situe sur l’île Sainte-Aragone, face au quai de la Somme © Laurent Rousselin
La nouvelle passe à poissons se situe sur l’île Sainte-Aragone, face au quai de la Somme

24.01.2023

Il s’agissait de leur frayer un chemin pour qu’ils puissent frayer, c’est-à-dire se reproduire. Voilà chose faite : les poissons trouvent désormais un obstacle de moins sur leur route. De septembre 2022 à janvier 2023, le conseil départemental de la Somme a mené des travaux d’environ 460 000 € (cofinancés par le Fonds européen de développement régional et l’Agence de l’eau Artois-Picardie) à l’île Sainte-Aragone, là où le fleuve se sépare en deux : le canal au nord (le long des jardins familiaux) et le vieux lit de la Somme au sud (le long de Cosserat).

Mais quel était le problème ? Il concernait la jonction avec la vieille Somme, au niveau du barrage de la Chaudière. Un ouvrage difficilement franchissable par certains poissons, malgré ses passes à anguilles et à grands salmonidés. Tout cela s’avérait trop abrupt (et le débit du barrage trop rapide) pour les gardons et les brochets, par exemple. Ce qui réduisait leur champ d’évolution, et affaiblissait le brassage génétique.

Ce nouvel ouvrage consiste en une rivière artificielle de 60 mètres de long où l’eau s’écoule lentement et où un fond rocailleux et des plots de béton permettent aux poissons de ménager leurs efforts. Un nouveau petit pont a dû voir le jour dans la continuité du barrage.

Qu’il s’agisse des grands migrateurs comme les truites de mer ou les anguilles, ou des plus petits migrateurs tels les brochets, l’aménagement actuel « répond aux besoins de l’ensemble de la faune piscicole, du petit gardon au grand saumon, résume Aryendra Pawar, directeur de la Fédération de la Somme pour la pêche et la protection du milieu aquatique. Désormais, le brochet va pouvoir remonter jusqu’aux hortillonnages ».

C’est un nouveau jalon dans la recherche de continuité écologique entamée il y a plusieurs années. À Amiens, on se souvient en 2019 des travaux menés à l’usine Saint-Michel, place Vogel, puis l’année suivant sur le bras du Pendu. Un endroit quasiment infranchissable jusque-là. C’est suite à cela qu’un saumon a pu y être aperçu dans les caméras de surveillance installées par la Fédération. Depuis, les choses se confirment : « Ça marche, nous sommes en pleine période de remontée des truites de mer, et on en voit passer », précise Aryendra Pawar.

 

La rivière artificielle de l’île Saint-Aragone élargit ainsi le champ des possibles à toutes les espèces de poisson. Il ne reste qu’un dernier gros obstacle à leur circulation optimale : le barrage d’Ailly-sur-Somme. Son tour viendra, l’étude suit son cours.

 

Jean-Christophe Fouquet

 

Découverte de la passe à poissons et du dispositif de vidéo-comptage de l’usine Saint-Michel de la place Vogel en compagnie de la Fédération de la Somme pour la pêche et la protection du milieu aquatique le 4 février de 10h à 12h lors de la Journée mondiale des zones humides. Rendez-vous quai de la Passerelle ou, par mauvais temps, devant le château d’eau, port d’Aval.

Au barrage de la Chaudière, les poissons sortent de l’impasse 02 © LR
Le décrochage dans la vieille Somme par où entrent les poissons.
Au barrage de la Chaudière, les poissons sortent de l’impasse 03 © LR
La rivière artificielle mesure 60 mètres de long.
Au barrage de la Chaudière, les poissons sortent de l’impasse 04 © LR
Les plots de bétons permettent aux poissons de s’abriter du courant pour reprendre des forces.
Au barrage de la Chaudière, les poissons sortent de l’impasse 05 © LR
Qui dit nouvelle rivière dit nouveau pont, dans le prolongement du barrage (ce dernier en hors champ, à gauche).
Au barrage de la Chaudière, les poissons sortent de l’impasse 06 © LR
Une drome flottante a été installée en bout de course afin d’éviter les bouchons de détritus naturels ou artificiels charriés par le courant.