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L’intelligence artificielle pour dépister les anomalies cancéreuses

La solution technologique nomade pour détecter les tumeurs développée par l’entreprise amiénoise Artéka passe à la vitesse supérieure et recherche des investisseurs.

Fabien Saint (à gauche) et Cyrille Chaidron © ©Ingrid Lemaire
Fabien Saint et Cyrille Chaidron

22.11.2022

Le JDA l’écrivait dans son édition du 16 juin 2021 (#984) : le détecteur d’anomalies portable (Dap) créé par l’entreprise amiénoise Artéka donne une dimension inédite au diagnostic et à la prévention médicale. Domaine testé : le cancer de la vessie qui absorbe le professeur Fabien Saint, chirurgien urologue au CHU d’Amiens. Depuis les premières images vidéo qui se sont avérées concluantes début 2021 par le Dap, ce sont aujourd’hui plus de 30 000 images anonymisées et de données qui sont à analyser. Les premiers résultats sont attendus fin 2023. Fabien Saint et Cyrille Chaidron, président d’Artéka déjà mis à l’honneur dans le JDA pour ses startups qui révolutionnent le secteur de l’imagerie par intelligence artificielle portent un projet révolutionnaire unique au monde : détecter et analyser en direct les tumeurs liées au cancer de la vessie.

Un partenariat… suite à un article du JDA

« Le Dap est un système portatif nomade non connecté qui supporte n’importe quelle caméra et fonctionne partout dans le monde sur un modèle d’intelligence artificielle universelle », rappelle Cyrille Chaidron. « J’avais lu dans le JDA du 16 septembre 2020 l’article consacré à Artéka et les travaux de Cyrille en archéologie, confie Fabien Saint. Avec un peu de transversalité, je trouvais qu’on pouvait faire quelque chose de sa technologie dans le monde médical. C’est comme ça que je l’ai contacté. » Pour le professeur,la question était de savoir si l’on pouvait voir des choses invisibles dans le corps et être capable de modéliser une tumeur en 3D.

Détecter et modéliser

 « En quoi cet outil peut m’assister dans mes connaissances et décisions ? s’est questionné Fabien Saint. Mon idée était de trouver un compagnon d’assistance. La sûreté, c’est l’IA qui l’assure. Ça viendrait conforter le diagnostic et non s’y substituer. » En toile de fond : détecter 100 % des cancers contre 70 % actuellement. Et gagner en précision dans l’acte technique et chirurgical et la prise en charge thérapeutique. « On parle même d’intelligence augmentée pour reprendre l’idée de Luc Julia, l’inventeur de Siri, ajoute Cyrille Chaidron. Ça colle davantage à ce à quoi nous tendons : augmenter l’intelligence du médecin. »

imagerie © ©Artéka

Tests sur la maladie de Crohn et en pneumologie

Fabien Saint a inscrit le projet en tant qu’essai clinique en urologie. D’autres sont menés sur la maladie de Crohn avec Mathurin Fumery, professeur en gastro-entérologie et hépatologie au CHU, en pneumologie avec Olivier Leleu, docteur au centre hospitalier d’Abbeville et autour des cancers du sein et de la peau. « On lance des projets en parallèle pour performer l’algorithme, souligne Cyrille Chaidron. À terme, on souhaite obtenir une solution multimodale. Les possibilités sont infinies. » Mais l’analyse des milliers de données a un coût. Les investisseurs sont donc incontournables. « On ne peut pas perdre de temps avec une technologie qui va révolutionner l’IA embarquée et qui a la plus forte croissance estimée à 300 000 M$ », précise le spécialiste. Objectif des prochaines semaines : scinder Artéka, fonder la startup Hékia entièrement dédiée à la santé et conclure des partenariats avec des investisseurs. Pour des perspectives révolutionnaires.

Ingrid Lemaire

Site web Artéka // contact@arteka.com