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Aronnax
Caisse d'épargne Historique

Vidéo Un auteur visionnaire, destinée au jeune public 

Administrateur de la Caisse d'Épargne

C’est sans doute par l’intermédiaire d’Ernest Obry, avocat, puis magistrat et son confrère de l’Académie d’Amiens, que Jules Verne est contacté en 1895 pour occuper ces fonctions d’administrateur. 

La Caisse d’Épargne a été créée en 1833 à Amiens, rejoignant un réseau qui est apparu en France en 1818, afin d’offrir aux personnes les plus modestes un lieu de dépôt d’argent sûr et rémunéré.

 

Le bâtiment d’Amiens a été acquis en 1882 : il se compose alors d'un corps principal sur rue avec deux ailes postérieures en retour d'équerre, d'une cour et d'un jardin. Un réaménagement est réalisé à partir de 1883. Au cours du 20e siècle, plusieurs rénovations du bâtiment ont lieu, avant sa transformation en galerie marchande, en 1972. Les sculptures sur le fronton de l’immeuble de la Caisse d’Épargne sont dues à Albert Roze, et symbolisent la jeunesse assurant sa vieillesse.

 

En tant qu’administrateur, Jules Verne se porte garant des dépôts d’argent effectués à la Caisse d’Épargne. Il contresigne les livrets (on retrouve encore parfois sa signature dans les archives de la Caisse d’Épargne) et assiste régulièrement à des réunions.

 

En 1898 il devient membre du Conseil des Directeurs. C’est à ce titre que, le 2 mai 1898, il présente le compte rendu des opérations de la Caisse pendant l'année 1897. Il s'y félicite en particulier d’une initiative originale : « La Caisse d'Épargne d'Amiens a été la première en France à adopter l'allocation des primes aux titulaires de petits livrets. Je dois l’ajouter à son honneur, il y a lieu de supposer qu’elle a été la seule. »

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La société industrielle

La Société industrielle d’Amiens est fondée en 1861 par des fabricants de tissage dans le but d’encourager l’industrie régionale pour affronter la concurrence anglaise et allemande. Un des promoteurs de la Société est l’ingénieur Édouard Gand (1815-1891), un des meilleurs amis amiénois de Jules Verne et il est très probable que celui-ci amène l’écrivain à adhérer dès 1882 à cette association qui n’est pourtant pas littéraire. Cette appartenance n’est d’abord que passagère, mais Jules Verne se présente de nouveau en avril 1889, une année après son élection au conseil municipal, et reste membre jusqu’en 1904, quelques mois avant sa mort.

 

La Société lui sert de cercle et lui fournit la possibilité d’échanger avec des spécialistes en matières techniques. Par contre, la riche bibliothèque, sise au 29, rue de Noyon, devient sa deuxième salle de travail, car c’est ici qu’il consulte régulièrement de nombreux journaux (on dit, que ce serait toujours dans le même ordre et en s’asseyant sur les quotidiens pas encore lus) et des revues. C’est là aussi qu’il met à jour une partie de sa correspondance et corrige les épreuves de ses œuvres. En 1889, il fait une lecture publique (Aventures de la famille Raton) au profit de l’Œuvre de la Bouchée de pain  et, en 1890, présente la section picarde de l’Alliance française, deux organisations qui ont été fondées à son initiative et avec son soutien.

 

C’est à la Société industrielle même que Jules Verne reçoit, le 27 mai 1894, son premier coup de téléphone, mais comme il confie à son éditeur qui l’avait appelé, il n’a presque rien compris : « Comme on entend mal ! Et moi, avec une mauvaise oreille. » Le romancier se rend régulièrement aux assemblées générales de l’association et assiste aux conférences publiques organisées par la société, dont les sujets traités l’intéressent et trouvent parfois un écho dans ses romans.

 

La Société industrielle dont les bâtiments de la rue de Noyon sont détruits en mai 1940, a fusionné en 1994 avec Interfor pour poursuivre ses activités de formation professionnelle.

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Jules Verne et l'Espéranto

Jules Verne, comme de nombreuses personnes du XIXe siècle, a entendu parler de l’Espéranto. Il va être amené à s’y intéresser de plus près à la fin de sa vie.

Le 11 janvier 1903, la Société industrielle qu’il fréquente quotidiennement, accueille une conférence de l’espérantiste Théophile Cart qui déclenche l’enthousiasme de son public dont Jules Verne fait partie. A la suite de cette causerie, un cours d’Espéranto sera professé à la Société industrielle par Joseph Delfour, censeur au Lycée d’Amiens, et un groupe espérantiste est fondé en juin 1903 et Jules Verne en accepte la présidence d’honneur.

Mieux encore, le romancier promet d'écrire un roman dans lequel il fera valoir les mérites de l’Espéranto. Ce roman, c'est Voyage d'études dont il commence la rédaction en 1903, mais qui restera inachevé. Dans les premiers chapitres qui ont été préservés, un personnage se nomme André Delfour (comme le censeur du Lycée) et surtout un autre, nommé Nicolas Vanof, est délégué de la Société internationale Espérantiste, et il emporte dans son voyage au Congo une brochure de Louis Zamenhof.

Mais ce Voyage d'études s’achève après son cinquième chapitre et on ne devine la suite que par des notes et un dossier intitulé Une ville saharienne. Jules Verne meurt en mars 1905 et c’est son fils Michel qui hérite de ses manuscrits avec l’incitation à les rendre publiables. Ce projet de roman africain étant le moins avancé, Michel Verne aura recours à un ami, André Maurel, avec lequel il met au point ce roman qui paraîtra seulement en 1914 sous le titre L'Étonnante aventure de la mission Barsac. Mais il n’y est plus question de l’Espéranto.

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