Votre navigateur est obsolète!

Mettez à jour votre navigateur pour afficher correctement ce site Web. Mettre à jour maintenant

×

maison du 44

Aronnax
Maison du 44

Un visiteur de cette maison en 1902

Journaliste français vivant aux Etats-Unis, Othon Guerlac rend visite à Jules Verne au début de l’année 1902 dans sa maison amiénoise :

 

« Il habite une simple maison sur le Boulevard Longueville, avec son épouse, une femme admirable d’origine picarde, un tantinet corpulente et plutôt bavarde. Mme Verne apporte à son cher mari l’attention la plus assidue et maternelle. Elle parle de lui avec une grande admiration et énumère ses qualités avec éloquence. C’est elle qui reçoit l’envoyé de notre journal dans un élégant petit salon meublé dans le style Louis XV et décoré de deux tableaux représentant le maître et la maîtresse de maison.

 

Avec la plus grande gentillesse, elle raconte à son visiteur tout ce qu’elle sait de son mari, sa santé, ses habitudes et son travail. “Oui, il a quelques problèmes avec sa vue, mais cela ne l’a pas gêné dans son travail, le bureau où il écrit ayant été aménagé de manière à ne laisser filtrer qu’un peu de lumière. Bien sûr, l’opération de la cataracte sera retardée autant que possible, à cause des risques qu’elle comporte à son âge.”

 

Afin de montrer combien les rumeurs journalistiques étaient exagérées, Mme Verne alla dans la véranda, appela “Jules” et le romancier arriva, en robe de chambre (il était dix heures et demi). Il demanda quel était l’objet de la visite. 

Grand, avec sa barbe blanche et frisotante, il donnait une impression de force. Ses yeux, à demi fermés, étaient le seul signe de son infirmité pour un observateur attentif. 

 

Il commença à donner tout de suite quelques détails intéressants sur son œuvre. Il n’a pas l’intention de poser son stylo avant d’avoir achevé son centième livre. »

44

Et Madame Verne ?

Dans le couple Verne, l’Amiénoise c’est elle. C’est en venant à Amiens au mariage d’un ami que Jules Verne la rencontre en mai 1856 et il en tombe aussitôt amoureux et l’épouse le 10 janvier 1857. Ils vivent à Paris, puis au Crotoy et décident de s’installer en 1871 à Amiens où elle a encore une partie de sa famille. Dans une lettre à un ami, le romancier écrit alors : 

 

« Sur le désir de ma femme je me fixe à Amiens, ville sage, policée, d'humeur égale, la société y est cordiale et lettrée. »

 

Elle souffre du mal de mer et accompagne rarement le romancier lors de ses voyages en mer.

 

En 1877, afin de s'intégrer totalement à la société amiénoise, les Verne donnent un bal costumé sur le thème du roman De la Terre à la Lune. Par la suite, Honorine Verne crée ses « mercredis » : selon la tradition sociale de l’époque, c’est le jour où l’on reçoit les amis, occasion pour chacun de montrer ses talents : monologues, chansons, morceaux de piano ou de violon. C’est elle aussi qui accueille — et parfois évince — les nombreux visiteurs qui sonnent à leur porte.

 

De même que Jules Verne adhère à diverses associations, Honorine Verne s’engage aussi dans plusieurs d’entre elles.

 

Dans les dernières années, pour aider Jules Verne dont la vue est altérée, elle lui fait la lecture.

maison du 44

Henri Moisan

Cette maison qui appartient aujourd’hui à la compagnie Le Conservateur, a été auparavant la propriété d’Henri Moisan (1894-1985). Courtier en produits agricoles, celui-ci entre dans la résistance pendant la Seconde Guerre mondiale, puis exerce les fonctions de conseiller municipal d’Amiens à plusieurs reprises entre 1944 et 1971. 

 

Habitant la maison dont Jules Verne était propriétaire, il est respectueux de cette maison à laquelle il s’attache à conserver ses caractéristiques. En 1971, en présence de Jean Jules-Verne, petit-fils de l’auteur, il inaugure une  plaque qui indique que le romancier a vécu dans cette demeure.

jardin