Votre navigateur est obsolète!

Mettez à jour votre navigateur pour afficher correctement ce site Web. Mettre à jour maintenant

×

En matière d’écologie, Amiens Métropole suit une feuille de route « ambitieuse et variée », déclare son président Alain Gest. Destination : l’autonomie énergétique en 2050.

En 2050, l’autonomie énergétique © Sébastien Coquille - Amiens Métropole
« Nous scrutons les évolutions actuelles : géothermie, centrales solaires flottantes, hydrogène » Margaux Delétré, vice-présidente d’Amiens Métropole à l’intelligence des territoires et à l’innovation.
© Sébastien Coquille - Amiens Métropole

30.06.2021

JDA 986

L’autonomie énergétique, c’est quoi ? Tout simplement l’équivalence entre la consommation d’énergie d’un territoire et sa production énergétique – sans qu’il s’agisse nécessairement de consommer directement sa propre énergie. Un défi difficile à relever en territoire urbain, mais aussi une urgence dans notre époque de changement climatique : « Jamais l’humanité n’a été titulaire d’un pouvoir aussi grand sur les conditions mêmes de la vie sur Terre, pose ainsi Alain Gest, le président d’Amiens Métropole. Dans notre agglomération, nous n’avons pas la prétention de tout contrôler mais nous avons choisi d’essayer toutes les mesures qui, par leur hauteur et leur ampleur, nous semblent les plus efficaces pour régler un certain nombre de déséquilibres. Nous ne manquons ni de volonté, ni d’imagination. Nous avons proposé une feuille de route vers 2050, ambitieuse et variée, compatible avec la permanence d’une vie authentiquement humaine ».

ACTIONS CONCRÈTES
Depuis plusieurs années, Amiens Métropole et la Ville d’Amiens ont ainsi lancé des actions concrètes : la mise en service du réseau de chaleur, le lancement d’une flotte de 43 bus électriques à haut niveau de service, la réduction et la valorisation des déchets – le tri sélectif a progressé de 44 % entre 2015 et 2020 –, le développement de la méthanisation, la création d’un cluster (baptisé EnergeiA) dédié à l’autonomie énergétique, un plan en faveur du vélo ou encore l’aide à la rénovation des bâtiments pour réduire la facture énergétique. D’autres pistes sont à l’étude, comme l’illustre Margaux Delétré, la vice-présidente d’Amiens Métropole déléguée à l’intelligence des territoires et à l’innovation : « Nous scrutons toutes les évolutions actuelles. On ne s’interdit pas de regarder ce qu’il se fait, comme, par exemple, la géothermie, les centrales solaires flottantes ou l’hydrogène ».

 

CONSOMMER MOINS
Les nouvelles technologies sont aussi une source de création d’emplois. EnergeiA s’y attelle avec ses partenaires, notamment sur la question des smart grids, ces réseaux électriques intelligents. Mais sur le territoire, l’enjeu écologique ne peut se limiter aux seules démarches de la collectivité. Les initiatives privées ou de bailleurs sociaux, tel l’Amsom, fleurissent. Et l’implication individuelle est également nécessaire, tant en termes d’habitudes de consommation (par la réduction du transport de marchandises et des déchets), d’efficacité du tri que de limitation ou de transformation du électriques ou les modes doux comme le vélo). Car quelles que soient les solutions apportées à court ou long terme, elles ne suffiront pas à atteindre l’autonomie énergétique si la consommation ne faiblit pas. Pour Alain Gest, « il faut aussi, et peut-être surtout, consommer moins ». C’est tout l’objet du défi zéro gaspi qu’organise Amiens Métropole à destination de ses habitants et dans lequel un volet énergétique a été ajouté cette année.

//Jean-Christophe Fouquet

 

LE CHIFFRE

6 021

C’est, en GWh, la consommation énergétique annuelle d’Amiens Métropole, soit 34 MWh par habitant. La part du lion est prise par l’industrie (35%), suivie par le logement (20%), les transports (18%), le tertiaire (17%) et le fret (9%).

Source : étude de planification et de programmation énergétique d’Amiens Métropole (2014).

 

L’OBJECTIF

Réduire la consommation du territoire d’Amiens Métropole de 62% d’ici 2050 et répondre aux besoins restants grâce aux énergies renouvelables et récupérables. C’est-à-dire en multipliant par sept la production actuelle, qui répond à 5,4% de la consommation, contre 16% à échelle nationale (hydroélectricité en majorité).

 

En 2050, l’autonomie énergétique © Laurent Rousselin - Amiens Métropole

© Laurent Rousselin - Amiens Métropole

 

// PRODUIRE, OK. ET STOCKER ?

Au fil des ans, le territoire a su se positionner comme un leader du stockage électrochimique grâce au Hub de l’énergie, le laboratoire de réactivité et chimie des solides (LRCS, photo) installé à Saint-Leu et membre du Réseau sur le stockage électrochimique de l’énergie (RS2E), où se trouve notamment Tiamat, startup spécialisée dans le développement des batteries sodium-ion.

 

Pactes, labels et phosphore

La ville d’Amiens et Amiens Métropole signent des pactes, reçoivent des labels et mènent des expérimentations pour concilier qualité de vie et respect de la nature. Exemples.

 Pacte pour l’emploi et l’innovation d’Amiens et d’Amiens Métropole depuis 2014, à l’origine du cluster EnergeiA en 2017, plateforme collaborative et expérimentale visant à concilier innovation énergétique et développement économique.

  • Amiens lauréat du label Territoire à énergie positive pour la croissance verte en 2015.
  • Amiens Métropole lauréate du label Territoire zéro déchet zéro gaspillage en 2015.
  • Engagement d’Amiens dans le label Cit’ergie en 2018.
  • Reconnaissance d’Amiens comme territoire démonstrateur Rev3 par la Région en 2018.
  • Plan d’action pour le climat et la transition énergétique d’Amiens Métropole 2018-2022.
  • Amiens, ville Ramsar zones humides en 2018.
  • Amiens Métropole lauréate du label Économie circulaire en 2020.
  • Plan climat air-énergie territorial du Pôle métropolitain du Grand Amiénois 2022-2027.
  • Pacte pour la transition écologique de la Ville d’Amiens.

Après avis des habitants, il est attendu cet automne (JDA #980).

 

Prévue pour 2023, la centrale photovoltaïque près de la déchetterie nord et de la chaufferie biomasse produira 9 800 MWh par an (photo d’illustration).

En 2050, l’autonomie énergétique © Getty Images

© Getty Images

 

// LE RÉSEAU DE CHALEUR : UN PAS EN AVANT

Utilisant à 65 % cinq sources locales d’énergie de récupération et renouvelables, dont la récupération de déchets à incinérer, le réseau de chaleur amiénois alimentera l’équivalent de 16 000 logements fin 2021. Gérés par la Semop Amiens Energies, ses neuf centrales connectées et ses 37 kilomètres de tuyaux fonctionnent quasiment à 100 %. L’heure est à l’habillage cosmétique, comme le bardage qui vient d’être posé en couverture des tuyaux place Longueville (photo).

En 2050, l’autonomie énergétique © Sébastien Coquille - Amiens Métropole

 © Sébastien Coquille - Amiens Métropole

 

// Les énergies d’avenir

Pour l’instant, Amiens Métropole mise sur la méthanisation, la biomasse ou l’énergie solaire. Mais, comme le dit Alain Gest, la collectivité « n’exclut aucune forme possible d’énergie renouvelable ». Voici les plus connues.

  • La méthanisation (voir ci-dessous) : le fer de lance est l’usine Idex, dont la modernisation en cours vise les 80 % de taux de valorisation. Une autre unité agricole est attendue en 2022, concernant partiellement Amiens Métropole (Saveuse, Dreuil-lès-Amiens, Ferrières).
  • Le bois-énergie : aussi appelé biomasse, il s’agit ici de combustion de matière organique, comme la nouvelle chaufferie du chemin de Vauvoix, à côté de la déchetterie.
  • Le solaire : qu’il soit thermique, c’est-à-dire par capteurs solaires pour de l’eau chaude ou une chaleur basse température, ou photovoltaïque, c’est-à-dire produisant de l’électricité. Une centrale photovoltaïque est attendue chemin de Vauvoix pour 2023. La commune de Saveuse développe aussi un projet.
  • L’énergie fatale : récupération de l’énergie combustible inutilisée, notamment dans l’industrie. Amiens Métropole accompagne des entreprises de l’espace industriel nord.
  • L’hydroélectricité : production d’électricité à partir du cycle de l’eau.
  • La géothermie : puiser la chaleur présente naturellement dans le sol.
  • L’éolien : production d’électricité grâce au vent. Une solution regardée avec prudence par Amiens Métropole au regard de son « développement non maîtrisé sur le territoire », explique Margaux Delétré, vice-présidente d’Amiens Métropole à l’intelligence des territoires et à l’innovation.

 

//LE CYCLE DE MÉTHANISATION EN BREF

Il s’agit de produire du gaz par digestion de déchets préalablement triés, à l’image d’un estomac. Ce gaz est lui-même utilisé pour produire de l’électricité, de l’eau chaude et de la vapeur remises dans le circuit. Le substrat non gazéifié est ensuite traité pour servir d’engrais.

En 2050, l’autonomie énergétique © Thibaut Cécile - Amiens Métropole

© Thibaut Cécile - Amiens Métropole

 

// RÉNOVATION THERMIQUE : UNE URGENCE

Amiens Métropole estime à 75 000 le nombre de logements à rénover d’ici 2050 pour baisser la facture énergétique du logement. Soit 2,6 M€ d’investissements, le coût moyen d’une rénovation énergétique s’élevant à 35 000 € pour un niveau d’isolation et de confort performant. L’Espace citoyenneté (12, rue Fréderic-Petit) accueille d’ailleurs les permanences de Laure, le Lieu d’accueil unique pour la rénovation énergétique, déclinaison métropolitaine de Faire, le réseau national des espaces info-énergies. Outre des conseils, c’est auprès de Laure qu’il faut solliciter l’aide à la rénovation de la Ville d’Amiens. Depuis son lancement en 2019, près de 500 demandes d’aides par des Amiénois y ont été instruites. Laure : permanences les lundis, mercredis et jeudis, de 14h à 17h 03 22 97 41 41 ou contact-renovation@amiens-metropole.com

 

Après la thermographie aérienne (photo), Amiens Métropole travaille à un cadastre de l’énergie solaire reçue par les surfaces. Il pourrait être fonctionnel en fin d’année.

© LNE