Votre navigateur est obsolète!

Mettez à jour votre navigateur pour afficher correctement ce site Web. Mettre à jour maintenant

×

Le prix du mètre cube de l’eau à Amiens Métropole est l’un des plus bas de France. Le tarif a toutefois dû être légèrement augmenté récemment afin de rénover et remettre aux normes les réseaux. Un effort nécessaire.

La chasse aux fuites © Laurent Rousselin - Amiens Métropole

24.03.2021

JDA 976

« Cette eau que l’on extrait par captage est tellement précieuse que l’on ne peut pas la perdre. » Éric Maquet, le vice-président d’Amiens Métropole délégué à la protection de la ressource en eau, annonce clairement un mandat d’investissements conséquents sur les réseaux d’eau potable et d’assainissement. En septembre dernier, la chambre régionale des comptes avait alerté la collectivité sur l’urgence de la situation : sur 100 litres d’eau puisée, 67 seulement arrivent jusqu’à nos robinets. Des pertes principalement dues à des fuites sur les 950 kilomètres du réseau d’eau potable. Amiens Métropole a donc dû se résoudre à augmenter le prix du mètre cube (de 3,54€ à 3,77 €) pour financer les travaux. « Le prix global de la facture d’eau a augmenté de 6 %. Pour autant, il reste l’un des plus bas de France », explique Éric Maquet.

 

L’INFLUENCE DU RÉCHAUFFEMENT CLIMATIQUE

Les fuites ont un coût : en moyenne, Amiens Métropole engage annuellement 1,8 M€ à leur réparation. Si l’eau potable puisée dans la nappe souterraine de la craie présente de bonnes qualités naturelles, « avec le réchauffement climatique, les nappes phréatiques se vident en période de sécheresse. C’est pourquoi il est nécessaire de les protéger », ajoute Éric Maquet. En 2021, 5 M€ seront consacrés à la rénovation des deux réseaux. De nombreuses rues sont concernées (lire ci-dessous). Au total, plus de 1 800 fuites par an sont réparées par les services d’Amiens Métropole et des entreprises extérieures. « L’âge moyen du réseau est de 47 ans. Selon le type de matériaux, une conduite peut durer cent ans. Ce ne sont pas toujours les plus anciennes qui cassent en premier… », indique Hélène Xhaard, la cheffe du service eau et assainissement d’Amiens Métropole.

 

ANTICIPER LES MAINTENANCES

Pour repérer les fuites, des appareils installés tous les 200 mètres enregistrent les bruits de nuit. Des relevés sont effectués chaque semaine. Et des agents se rendent sur le terrain pour les identifier. Les signalements des riverains permettent également de les détecter. « Nous essayons de gêner le moins possible les habitants et la circulation pendant les travaux. Lorsque la conduite est située au milieu de la chaussée, ça peut être compliqué, ajoute Hélène Xhaard. On cherche aussi à rassembler les interventions avec les travaux du réseau de chaleur ou de voirie pour limiter les tranchées. » Pour l’assainissement, 80 % des chantiers se font sans travaux de terrassement. C’est un robot qui déploie une gaine dans les tuyaux depuis les regards de visite. Le service eau et assainissement doit également accompagner la construction de nouveaux secteurs résidentiels et gérer l’arrivée des entreprises dans certains quartiers. Comme à Gare-la-Vallée où des travaux permettront de poser des tuyaux de plus gros diamètres.

 

NOUVELLE TECHNIQUE DE RECHERCHES DE FUITE

Cette année, des investissements importants sont également programmés pour les châteaux d’eau de Clairy-Saulchoix, Dury et Glisy : leur réfection totale est prévue avec une remise aux normes de l’étanchéité des cuves. Soit un budget de 1 M€. Et pour la première fois, une nouvelle technique de recherche de fuites sera expérimentée sur une canalisation d’adduction, une conduite de gros diamètre reliant le captage de Vald’Avre au réservoir de Montjoie. Cette technique consiste à injecter un gaz homologué au niveau du captage puis de détecter s’il ressort de la conduite. Au lendemain du 22 mars, Journée mondiale de l’eau, Éric Maquet tient à rappeler que « chaque citoyen doit être sensible aux économies d’eau potable. C’est un enjeu mondial ». Pour sensibiliser la population, une consultation publique est proposée par l’Agence de l’eau Artois-Picardie (agissonspourleau.fr/la-consultation) sur le Schéma directeur d’aménagement et de gestion des eaux qui orientera les politiques publiques de 2022 à 2027. Jusqu’au 1er septembre, chacun peut donner son avis. Les petits ruisseaux font les grandes rivières…

//Lysiane Voisin

 

950

C’est le nombre de kilomètres de canalisations d’eau potable d’Amiens Métropole.

 

// RÉSEAU D’ASSAINISSEMENT : LES RUES CONCERNÉES

  • Rue des Déportés (terminé).
  • Rue Jules-Lefebvre à partir d’avril (un mois).
  • Boulevard de Strasbourg mi-mai (deux semaines).
  • Rue de Paris mi-mai (trois semaines).
  • Quai de la Somme fin mai (deux mois).
  • Rue Colbert en juillet (deux mois et demi).
  • Rue Dhavernas fin juillet (quatre semaines).
  • Rue Debray fin août (trois semaines).
  • Rue Laurendeau en septembre (un mois et demi).
  • Route de Rouen en septembre (deux mois).
  • Rue Neuve-d’Agrain en octobre (trois semaines).
  • Rue Marcellin-Berthelot fin novembre (trois semaines).

 

 // RÉSEAU D’EAU : LES RUES CONCERNÉES

  • Rue Debray (terminé).
  • Rue de Verdun jusqu’en mai.
  • Rue Marcellin-Berthelot jusqu’en mai.
  • Partie haute de la route de Rouen jusqu’en juillet.
  • Rue Dhavernas jusqu’en juillet.
  • Rue Laurendeau jusqu’en octobre.
  • Rue Flatters en juin (trois semaines).
  • Rue Gloriette en août (trois semaines).
  • Rue de l’Oratoire en août (trois semaines).
  • Rue des Augustins en août (deux mois et demi).
  • Rue Louis-Braille en septembre (deux mois).
  • Rue Saint-Maurice en octobre (cinq mois).
  • Rue Neuve-d’Agrain en novembre (trois semaines).

Plannings prévisionnels pouvant être modifiés selon les aléas des chantiers.

 

// UN RÉSERVOIR DE BIENTÔT 150 ANS

La chasse aux fuites © Laurent Rousselin - Amiens Métropole

© Laurent Rousselin - Amiens Métropole

C’est à Henriville que l’on trouve le plus ancien et le plus gros réservoir de l’agglomération. D’une capacité de stockage de 10 000 m3, il dessert le centre-ville et une partie de l’ouest d’Amiens. Sur la plaque historique on peut lire : “L’eau des sources de Pont-de-Metz amenée souterrainement par une conduite en fonte de 4 200 mètres pour l’alimentation publique et l’assainissement de la Ville d’Amiens est arrivée dans ces réservoirs le 19 août 1873”. Les noms des maires d’Amiens ayant participé au projet – Pierre Dhavernas (maire de 1865 à 1868), Albert Dauphin (1868-1873) et Louis Dewailly (1873-1874) – y sont gravés, ainsi que celui de l’architecte de la ville Louis Leullier et de l’inspecteur général des Ponts et Chaussées, Eugène Belgrand. Autre spécificité de cet équipement : son architecture voûtée en briques. Des travaux seront entrepris cet été. Un investissement de 300 000 € qui facilitera les opérations de maintenance et permettra de réduire le nombre de vidanges qui causent parfois des tensions sur la distribution de l’eau.

 

// TRAVAUX D’URGENCE RUE ÉMILE-ZOLA

Une intervention d’urgence est menée depuis le 22 mars suite à une casse sur le réseau d’assainissement au niveau du 9 de la rue Émile-Zola, dans le centre-ville amiénois. Un léger mouvement de la voirie a été constaté. Les collecteurs d’eaux usées et d’eaux pluviales situés en plein axe de la chaussée, à une profondeur d’environ 2 mètres, présentent des défauts d’étanchéité. Les travaux nécessitent la fermeture de la rue Émile-Zola pour trois semaines entre les rues des Jacobins et Vivien. Déviation par la rue des Otages, le mail Albert-Ier et la rue Lamarck.