Le Cirque, poings culminants
Le 2 avril, le Cirque Jules-Verne renoue avec sa tradition des galas de boxe : douze combats dont quatre professionnels avec quatre boxeurs de l’Amiénois Boxing Club.

30.03.2022
JDA 1009
Les anciens en parlaient avec une telle nostalgie que, pendant longtemps, les grandes soirées de boxe au Cirque Jules-Verne ont semblé relever de la légende pour les plus jeunes. Mais ça, c’était avant le 22 octobre 2016, avant que le noble art remette les gants dans l’enceinte circulaire à l’occasion du championnat du monde de Christopher Sebire. Ce soir-là, 1 700 personnes avaient applaudi le champion et l’atmosphère, incroyable. Une ambiance avec laquelle l’Amiénois Boxing Club (ABC) compte bien renouer le 2 avril. Au menu : huit combats amateurs, quatre professionnels (Georges Wiss, John Lafont, Nabil Bouazni et Kamel Guercif, auteur d’une grosse performance fin novembre face au Tunisien Mouhib Alili).
Mythique
« Mais la star de ce gala, ce sera le Cirque, convient Jérôme Fouache, l’homme fort de l’ABC. Je croise tellement de personnes qui me disent : “Ah ! J’allais au Cirque pour voir boxer untel ou untel”. Le 2 avril, des gens viendront rien que pour le cirque. C’est mythique. » Même Jean-Philippe Lustyk s’en souvient. La voix de la boxe (L’Équipe TV et RMC) a commenté près de 5 000 combats mais se remémore très bien ce 30 décembre 1989 quand Antoine Fernandez est devenu champion d’Europe face à l’Italien Nino La Rocca en direct sur Canal+. Jean-Philippe Lustyk était au micro : « L’ambiance était magique ». Ce n’était définitivement pas une légende.
Antoine Caux
Gala de boxe
Le 2 avril, à 19h30
Cirque Jules-Verne
Pesée le 1er avril, à 19h, à Pizza Time (rue du Maréchal-de-Lattre-de-Tassigny)
« Tout peut basculer en un coup »
Jean-Philippe Lustyk, journaliste et grand commentateur de la boxe, anime une conférence la veille du gala.
JDA : Vous êtes quelque part l’une des vedettes du grand retour de la boxe à Amiens ?

© Éric Fougère
Jean-Philippe Lustyk : Ça m’émeut vraiment. Mais la notoriété vient sans être recherchée. Je sillonne la France avec mon livre et il y a beaucoup de monde : les fidèles qui se levaient aux aurores pour regarder les combats et qui ont aujourd’hui 50 ou 60 ans, leurs enfants qui ont grandi, des jeunes et aussi beaucoup de femmes.
Vous avez commenté 5 000 combats. Qu’est-ce qui a changé dans la boxe ?
La boxe reste la boxe. Il n’y a pas eu d’évolution technique ou tactique contrairement à d’autres sports. Aujourd’hui un Frasier (champion du monde poids lourds dans les années 1970, ndlr) pourrait rivaliser avec les champions d’aujourd’hui. Il n’y a pas non plus d’évolution du matériel. C’est un sport épuré. Ce qui change, c’est peut-être la mise en scène. Même dans les petits combats, le visuel et la com’ sont importants.
Vous avez commencé par le rugby mais vous êtes devenu LA voix de la boxe...
C’est le sport où le commentateur est le plus près, parfois à moins d’un mètre des boxeurs. Et puis, en boxe, tout peut basculer en une fraction de seconde, en un coup. On a une grande responsabilité, vous devez être habité, être en osmose avec ce monde-là.
Propos recueillis par Antoine Caux
Le Grand Livre de la boxe
de Jean-Philippe Lustyk (éd. Marabout)
Conférence et dédicace le 1er avril, à 17h, à l’espace Dewailly