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En 1220, sa construction débute dans une ville en pleine croissance. Notre-Dame ou l’expression d’une époque qui visait l’éternité. 

Aux origines de Notre-Dame 1 © Laurent Rousselin / Amiens Métropole
Les waidiers, symboles d’une ville prospère, ont su se faire une place sur la cathédrale.
© Laurent Rousselin / Amiens Métropole

08.01.2020

JDA 934

Il y eut le déclin de l’Empire romain et les migrations germaniques. Samarobriva, réduite à 2 ou 3 000 habitants, se protégea dans 20 hectares, loin des 200 précédant les invasions barbares (lire ici l'article du JDA #931). On sait ensuite peu de chose sur Amiens dans le royaume franc, assailli par les Normands jusqu’au Xe siècle. Au début du XIIe, le pouvoir féodal s’y partage entre le comte (et son châtelain) et l’évêque (et son vidame). C’est ainsi que naît en 1117 la commune d’Amiens, après la révolte bourgeoise appuyée par l’évêque saint Geoffroy et le roi Louis VI le Gros. Le Castillon, château comtal, est remplacé par le beffroi. Mayeur et échevins dirigent alors Amiens via la charte communale confirmée en 1185 par Philippe Auguste, qui rattache le comté à la couronne. On construit un nouveau rempart. C’est le boom, la Somme affaire ses bras pour les céréales, la laine ou la waide, le “bleu d’Amiens”. Les waidiers, que l’on retrouve sur Notre-Dame, sont-ils ses grands financeurs ? « Ils ont assuré leur pub : huit cents ans après, on en parle encore ! Mais la cathédrale est surtout née grâce à la campagne et à son blé » , tempère Aurélien André, archiviste du diocèse d’Amiens. Notre-Dame est construite à l’emplacement où s’est toujours trouvée la principale église de la ville. L’édifice roman incendié (par la foudre ?) en 1218 était devenu trop exigu pour la foule drainée par les reliques (lire ci-contre). En 1220, l’évêque Evrard de Fouilloy confie à Robert de Luzarches la construction d’un immense arbre de lumière. Il porte encore ses fruits.

//Jean-Christophe Fouquet

 

À quel saint se vouer ?

Avec l’évangélisation de
 la Gaule au IIe siècle, le territoire se christianise progressivement. Les récits fondateurs abondent. Réalités ou légendes ? Quid de saint Firmin (photo), missionnaire décapité par les Romains au début du IVe siècle, considéré comme le premier évêque d’Amiens ? Le partage de manteau de saint Martin vers 340 est, lui, « une certitude » pour Aurélien André. En 1220, on construit Notre-Dame pour recevoir (entre autres) les reliques de saint Firmin et saint Jean Baptiste, l’annonciateur du Christ. 
En 1206, le chanoine Walon de Sarton aurait rapporté
 de Constantinople sa face, son “chef”. Vrai ? « À l’époque, on ne se posait pas la question... »

Conférence Les Archives
 se racontent : Le culte de saint Firmin à la cathédrale Notre-Dame d’Amiens, par Aurélien André 
le 13 janvier, à 18h15, 
espace Dewailly – Entrée libre

 

Aux origines de Notre-Dame 2 © Aurélien André

© Aurélien André

 

LES CLEFS DE L’ARCHITECTURE

Les pyramides sont-elles les premières œuvres d’architecture ? Qu’est-ce que la tectonique ? En 2020, Amiens Métropole lance un cycle de conférences gratuites 
au Ciap (place Notre-Dame) : L’Architecture pour les nuls. Des rendez-vous animés par Simon Texier, professeur d’histoire de l’art contemporain à l’UPJV. Premier thème : “Porter et couvrir, de Stonehenge au XXIe siècle” le 16 janvier, à 17h30. Une initiation aux techniques de construction depuis les premières pierres levées de Stonehenge
 en Angleterre jusqu’à nos jours. « On évoquera les techniques qui perdurent et les évolutions à travers des exemples locaux et lointains », indique Simon Texier.
 D’autres thématiques seront abordées dans l’année comme les voûtes et les coupoles, la transparence, la conquête de la hauteur... Des visites du patrimoine (payantes)
 sont aussi programmées pour illustrer les conférences. Le 2 février, la halle Freyssinet vous ouvrira ses portes.

//Lysiane Voisin

Renseignements : 03 22 22 58 97 (en semaine) ou 03 22 71 60 50 (le week-end) – amiens.fr/patrimoine