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Amiens compte plus de 3 000 associations, preuve de l’engagement de ses habitants. Mais le bénévolat évolue. La Ville et la Maam se penchent sur le sujet.

Booster le bénévolat 1 © Laurent Rousselin / Amiens Métropole
Dans le quartier Saint-Germain, les bénévoles des Restos du cœur préparent des repas chauds du lundi au vendredi pour les bénéficiaires.
© Laurent Rousselin / Amiens Métropole

01.12.2022

JDA 1030

Il y a ceux qui animent La Lune des pirates toute l’année, les Rendez-vous de la BD en juin, le Festival international du film d’Amiens mi-novembre. Ceux qui passent des dimanches à faire naître une forêt comestible et pédagogique sur l’île Sainte-Aragone, qui enfilent leur costume de Robin.e.s pour redistribuer des denrées alimentaires sauvées des bennes chaque semaine... Du développement durable à la culture en passant par le sport, le soutien scolaire ou la solidarité, les associations animent la vie locale, les quartiers, et contribuent à leur dynamisme. Mais elles ne seraient rien sans bénévoles. « Il est difficile de connaître leur nombre car l’engagement est vaste, pose Fanny Hanicotte, la directrice de la Maison des associations d’Amiens Métropole (Maam). Un Français sur quatre est bénévole au sein d’une association, soit 12,5 millions de personnes*. » Malgré ces chiffres, on assiste – surtout depuis la crise sanitaire – à une baisse de l’engagement.

 

Amorcer le dialogue

« Les gens ont pris de nouvelles habitudes ou craignent d’être pieds et poings liés par le bénévolat, décrit Stéphane Descombes, adjoint au maire délégué à la démocratie locale, à la vie associative et à la participation citoyenne. Les comités de quartier comme les associations nationales reconnues d’utilité publique, telle que l’Unicef, sont touchés. » Soucieuse de la vitalité de ce tissu, la Ville a organisé ses premières Rencontres de la vie associative le 26 novembre au Quai de l’innovation. Ce nouveau dialogue entre les assos et la collectivité a permis de dévoiler les résultats de l’enquête sur le bénévolat à Amiens Métropole, menée par l’Observatoire régional de la vie associative.

 

Identifier les besoins

« Cet état des lieux va nous aider à élaborer des pistes de développement », explique Stéphane Descombes. Il aura révélé que 71 % des assos peinent à trouver des bénévoles de terrain et 74% des bénévoles pour leur gouvernance. Manque de temps, de moyens, de formation ou d’équipement, peur des responsabilités font partie des freins. « Mais l’engagement évolue, tempère Fanny Hanicotte. Les jeunes s’investissent de manière plus directe ou ponctuelle sans passer forcément par une asso. Certains préfèrent ne donner qu’une heure ou deux. D’autres se sont saisis du budget participatif ou de la journée citoyenne lancés par la Ville pour agir. Il faut que les assos s’adaptent. Aux niveaux national et local, la valorisation du bénévolat – par une validation des compétences par exemple – est aussi sur la table... »

 

Mobiliser toutes les générations

Selon l’enquête sur le bénévolat à Amiens Métropole, les jeunes sont force de propositions et d’idées auprès des associations. C’est un levier pour la vitalité associative, tout comme l’engagement des retraités qui ont dû se mettre en retrait pendant la crise sanitaire. Le 5 décembre, à l’occasion de la Journée mondiale du bénévolat, un forum organisé par la Carsat Hauts-de-France et l’Uriopss en partenariat avec la Maam, se tiendra à UniLaSalle. Dédié aux retraités, cet après-midi visera à convaincre ces forces encore vives de s’investir. Le bénévolat, vecteur de lien social, permet en effet de bien vieillir et de rompre l’isolement.

Coline Bergeon

 

(*) Sources : Insee flores 2019 / RNA 2021 et étude recherches & Solidarités 2019.

 

Journée régionale du bénévolat

Le 5 décembre, de 15h à 18h

À UniLaSalle (14, quai de la Somme) – Entrée libre

 

18 M€ DE SUBVENTIONS

La Ville et Amiens Métropole versent 18 M€ chaque année aux assos. À cela s’ajoute la mise à disposition de salles ou d’équipements. Amiens investit aussi dans la réhabilitation des locaux, comme récemment ceux du pôle associatif Anna-Politkovskaïa rue Gaudissart, que se partagent plusieurs structures. Lors des Rencontres de la vie associative, la plateforme amiensvoussoutient a été dévoilée. Elle permettra aux assos de faire leur demande de subventions plus facilement dès 2023 et à la collectivité d’analyser plus finement chaque dossier.

Booster le bénévolat 2 © Noémie Laval

En savoir plus organise des Repairs café animés par des bricoleurs volontaires. Ici à Pierre-Rollin.

© Noémie Laval

 

C’EST QUOI LA MAAM ?

La Maison des associations d’Amiens Métropole (12, rue Frédéric-Petit) est un lieu ressource qui accompagne les bénévoles et les associations dans la création ou le développement de leur projet. Elle propose aux 4 700 associations d’Amiens Métropole des formations gratuites et des entretiens individuels, organise chaque année en septembre l’incontournable salon des associations Agora (photo) et d’autres temps forts autour de l’engagement, du numérique, de l’emploi, de la gouvernance, des financements...

03 22 92 50 59 – maam.fr

Booster le bénévolat 3 © Sébastien Coquille / Amiens Métropole

© Sébastien Coquille / Amiens Métropole

 

 

Paroles d’engagés

Booster le bénévolat 4 © D.R.

© D.R.

Booster le bénévolat 5 © D.R.

© D.R.

Booster le bénévolat 6 © Laurent Rousselin / Amiens Métropole

© Laurent Rousselin / Amiens Métropole

« Dans ma famille, le bénévolat se transmet. C’est quelque chose de naturel. Je suis trésorier de l’asso Avenir de Bertangles mais à ma retraite, il y a sept ans, j’ai découvert L’Outil en main. Tous les mercredis, au lycée de l’Acheuléen, nous sommes une vingtaine de passionnés à transmettre notre savoir-faire à des jeunes de 9 à 14 ans. »

Daniel Linchtenberger,

président de L’Outil en main.

« Je voulais approfondir mes expériences avant de me lancer dans la vie professionnelle. J’étais dans l’éducation. J’ai découvert l’Afev (Association de la fondation étudiante pour la ville, ndlr) qui proposait un service civique pour ses missions de mentorat auprès des jeunes du CP au lycée. Aujourd’hui, j’en suis salariée. Cette opportunité m’a aussi permis de passer un certificat gestion formation associative avec la Maam. »

Margaux Launay,

ex-bénévole, aujourd’hui salariée de l’Afev.

« Très jeune, j’ai eu envie d’être sur le terrain. J’ai lu dans le JDA qu’on pouvait être bénévole à Agora. J’y participe depuis 2015. Mais je me suis aussi investi dans d’autres assos comme la Ligue contre le cancer et dans un syndicat étudiant. Ces expériences m’ont ouvert les yeux sur des problématiques sociales et sociétales. J’ai pu affiner mon orientation professionnelle et faire des rencontres. »

Selim Abid,

étudiant, bénévole à Agora.