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Alors que le sarcophage de Neskafâa y a fait son retour, la momie de Setjaimengaou a quitté le Musée de Picardie pour être restaurée. Une première.

Cure de jouvence pour Setjaimengaou 1 © Laurent Rousselin / Amiens Métropole

23.02.2022

JDA 1004

Événement le 2 février au Musée de Picardie : la momie de Setjaimengaou a quitté l’espace archéologique du sous-sol pour prendre la direction du Centre de recherche et de restauration des Musées de France (C2RMF) à Versailles où sa rénovation et celle de ses deux sarcophages devraient durer jusqu’à l’été. Malgré les précautions prises pour conserver cette vieille dame d’environ 2 680 ans dans une boîte vitrée, le temps et la poussière l’ont fragilisée : « Les changements climatiques et les récents travaux du Musée ont accentué sa dégradation, précise Agathe Jagerschmidt-Séguin, conservatrice responsable des collections archéologiques et antiques au Musée de Picardie. Sa restauration soulève également la complexité déontologique inhérente aux restes humains ».

Exposition exceptionnelle

Ce problème ne s’était pas posé pour celle, également menée par le C2RMF, en 2021, du sarcophage de Neskafâa, grand prêtre d’Amon, vieux de plus de 3 000 ans : à son arrivée en 1893, le cercueil ne comportait pas de momie. Plus de trente ans après une précédente intervention, l’ensemble des bois peints a été dépoussiéré et consolidé et la luminosité rendue pour une meilleure lisibilité des décors. Revenu fin janvier, les Amiénois pourront prochainement le redécouvrir. « En l’absence de Setjaimengaou, le Musée sortira de la réserve des fragments de momie jamais encore exposés, ajoute Agathe Jagerschmidt-Séguin. L’occasion de présenter les procédés de momification et le contexte historique expliquant leur présence ici. Le bilan de santé de la momie sera également régulièrement rendu. »

 

Espace archéologique repensé

Le départ de Setjaimengaou a été mis à profit pour réfléchir au parcours d’exposition des collections archéologiques. Une refonte du sous-sol sera engagée dès cette année. « L’idée est aussi d’intégrer les exceptionnelles découvertes faites sur le territoire amiénois ces trente dernières années, notamment autour de l’âge du fer et de la préhistoire. Celles réalisées sur le site de Renancourt avec sa remarquable Vénus doivent trouver leur place », indique la spécialiste. L’histoire n’a pas fini de se dévoiler.

Ingrid Lemaire

 

La Société des antiquaires de Picardie et la Ville d’Amiens ont acquis la momie de Setjaimengaou en 1839. Ses bandelettes avaient été partiellement enlevées, comme souvent à l’époque afin de récupérer et vendre les amulettes qui y avaient été placées 
pour protéger le défunt
 dans l’au-delà. Son visage a également été dépouillé et scénarisé par l’ajout moderne de ses yeux en verre. En 1994, elle est radiographiée et scannée au CHU d’Amiens, révélant qu’il s’agit d’une femme d’environ 40 ans et de grande taille, ayant eu plusieurs enfants.

Cure de jouvence pour Setjaimengaou 2 © Laurent Rousselin / Amiens Métropole

© Laurent Rousselin / Amiens Métropole