L’Amiens de... François-Henri Désérable
21.03.2018
JDA 871
Sa chevelure de dandy ne dit rien de son passé de hockeyeur professionnel. Il s’est rêvé star des patinoires aux USA. À 31 ans, c’est dans la littérature qu’il brille. Son dernier roman, Un certain M. Piekielny, enquête sur un personnage de la géniale autobiographie de Romain Gary, La Promesse de l’aube, que ce fils d’un ex-président du hockey amiénois a lue dans sa chambre à Amiens à 17 ans. Si Gary a beaucoup inventé, le talent de “FH” Désérable, sélectionné dans les six grands prix de la rentrée littéraire 2017, n’a rien d’une fiction.
//Antoine Caux
Son resto
« Le Steak Easy est de loin le restaurant dans lequel je suis allé le plus souvent lors de mes années amiénoises, surtout avec des hockeyeurs. C’est d’ailleurs là-bas qu’on a fêté notre titre de champion de France junior. L’endroit a été repris il y a quelques années par mon ami Lionel Wiotte, ancien joueur des Gothiques. Il a changé la carte (il vient d’une famille de bouchers, ndlr), mais pas la déco qui est très atypique : un avion (un vrai !) est même suspendu au plafond ! »
Steak Easy (18, rue Metz-l’Évêque)
© Laurent Rousselin / Amiens Métropole
Son magasin
« Bien sûr, j’aurais pu citer la librairie Martelle que j’ai beaucoup fréquentée – et qui me reçoit merveilleusement chaque fois que je publie un livre. Mais comment ne pas parler de Mr Bricolage que personne, d’ailleurs, n’appelle comme ça ? Les gens disent : “On va chez Désérable”. La quincaillerie a été fondée par mon arrière-grand-père après la Première Guerre, puis elle a été reprise par mon grand-père, et c’est aujourd’hui mon oncle qui est à sa tête depuis plus de trente ans. C’est une véritable institution ici, comme les chocolats Trogneux. Et c’est aussi la preuve irréfutable que les Amiénois sont attachés aux commerces de proximité. »
Mr Bricolage (15, rue du Maréchal-de-Lattre-de-Tassigny)
© Laurent Rousselin / Amiens Métropole
Sa deuxième maison
« Je suis allé au Coliseum presque chaque jour pendant quinze ans. J’en connais tous les coins et recoins, des gradins rouges à la glace légèrement bleutée en passant par les passages les plus secrets. Des amitiés indéfectibles se sont forgées dans les vestiaires, et c’est là que j’ai passé les plus belles heures de ma jeunesse. Chaque fois que je reviens à Amiens, j’essaye d’y passer, et alors toute mon enfance revient. Oui, ma madeleine de Proust est une patinoire. »
Le Coliseum (rue Caumartin)
© Sébastien Coquille / Amiens Métropole