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Professeur de sport à la ville, Johnny Simon troque le sifflet contre le râteau chez lui, à Saleux, où il ouvre aux visiteurs ses 5 700 m2 de verdure pour expliquer la permaculture. 

L’école du jardin  © Laurent Rousselin / Amiens Métropole

17.06.2020

JDA 948

De mai à octobre, à Saleux, Johnny Simon ouvre son Jardin de la Selle à tous ceux qui partagent la même envie que lui de travailler la terre en la respectant, sans la blesser. « Bienvenue dans mon jardin au naturel, invite l’adepte de la permaculture. Le principe ici est que rien ne se perd : la tonte, le marc de café, les branches, les pommes de pin... Tout sert à cette flore et cette faune qui vivent en harmonie. » On se sent effectivement bienvenu dans ces 5 700 m2 de verdure. Le jardinier a compris depuis longtemps que les plantes vont là où il y a de la place. Sa technique de culture en lasagnes alterne des couches de compostage terminées par une couche de terreau. Idéal pour planter, sans l’effort du labour et du bêchage. Résultat : de multiples variétés de fruits et légumes. L’autre expérimentation est cette microforêt recréée autour de 250 arbres et arbustes fruitiers. « Les plantes communiquent entre elles pour s’adapter les une aux autres. Quelle intelligence ! » Le confinement a été mis à profit pour lancer des projets. À commencer par le remplacement d’une haie de cyprès par une haie vive avec une mare pour récupérer l’eau de pluie. Le must pour les oiseaux et la biodiversité locale. « L’une des choses dont je suis le plus fier est d’avoir inculqué tout cela à mes enfants et notamment au petit dernier, qui a 5 ans. Il a développé, en même temps que notre jardin prenait forme, une véritable conscience de la nature. Il a semé avec moi des milliers de graines et récolté des tas de fruits. »

 

PERPÉTUELLE ÉVOLUTION

 En 2013, lorsqu’il s’est installé à Saleux avec sa famille, il n’y avait qu’une pelouse... « Je suis satisfait du résultat ! C’est toujours impressionnant de voir son jardin évoluer et changer d’aspect jour après jour. » En août par exemple, c’est la jungle au pied de la piscine naturelle. En septembre, c’est le spectacle des feuilles qui tombent. En hiver, le jardin se repose. La famille, elle, coupe du bois pour se chauffer et apprend la patience. Ouvert à l’autre, Johnny Simon ne l’est pas seulement quand il reçoit les curieux dans son jardin. Mais aussi en organisant des échanges de plants et de graines, en offrant ses récoltes, en partageant sur les enjeux du maraîchage urbain, des îlots de chaleur, de l’autonomie alimentaire et de la végétalisation des villes.

 

UN JARDIN-FORÊT DANS SON COLLÈGE

 Le permaculteur s’investit ainsi auprès de diverses structures : Les Robins des bennes, Les Terrasses des bords de Somme, De la graine à l’assiette ou encore La permaculture pour les nuls de la Somme. Et propose aussi des formations sur la création de potager, de bassin, de jardin-forêt nourricier ou sur la récupération des eaux de pluie. « La planification écologique de son jardin est un sujet important. En fait, il s’agit de savoir comment l’organiser pour être le plus résilient possible. » Dans le collège de l’Oise où ce professeur d’EPS travaille, sa passion l’a même amené à créer un jardin-forêt avec une trentaine d’arbres. « Les oiseaux reviennent. Il n’y a qu’à voir les gamins participer à tout cela et déguster les fruits de leur travail à la cantine ! » Le bonheur est dans le jardin.

//Kaltoume Dourouri

Le Jardin de la Selle (173, rue Catelas à Saleux)

Visites sur rendez-vous au 06 45 56 99 02