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Finaliste du Goncourt en 1996, l’Amiénois revient 
à la littérature après une parenthèse de dix-sept ans. 

Les métamorphoses de Jean-Marc Aubert © Laurent Rousselin / Amiens Métropole

08.06.2022

JDA 1016

Il a l’aphorisme facile et déteste parler de lui : « Tout est dans les livres ! ». L’Amiénois Jean-Marc Aubert n’avait pas écrit depuis 2003 et Cigarettes, please, au Seuil. Un roman refusé par son ancien éditeur de chez Fayard, un autre Jean-Marc (Roberts), « avec qui [il a] failli avoir le Goncourt » (pour Bambous, en 1996). Ce qui a précipité la retraite littéraire de cet enseignant devenu chef d’établissement (« Je n’avais plus rien à dire »). L’écrivain, adepte de Conrad, Kafka ou Proust, s’avère discret. Il faut venir le chercher. C’est ce qui s’est passé : L’Arbre vengeur, éditeur bordelais, l’a sollicité pour des rééditions, dont une préfacée par Éric Chevillard. Il en est sorti, pendant le confinement, un bonus : L’Insecte & le Jardinier.

 

Ars gratia artis

En une centaine de pages s’expriment une mante, un capricorne, des scarabées : « Ni des insectes, ni des hommes, mais des sentiments, des émotions ». Un narrateur ponctue ces réflexions insectoïdes existentielles. Autobiographique ? Oui. Mais loin des faits, des noms, des dates : « On est au centre de ce que l’on écrit, forcément. Mais “témoigner” ne m’intéresse pas. L’écrivain, pour moi, n’a rien à dire de documentaire, de réaliste. Il écrit, il se passe quelque chose. C’est tout ». Il ne faut donc pas prendre son livre pour un précis d’entomologie, malgré quelques noms savants : « Je voulais que cela fasse sérieux, mais je suis un rigolo. Je n’y connais absolument rien. Ce qui m’intéresse, c’est l’écriture. Le son, le mot ». L’essentiel, donc.

Jean-Christophe Fouquet

 

L’Insecte & le Jardinier

de Jean-Marc Aubert (éd. de L’Arbre vengeur)