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Ursula Ndombele a créé une solution digitale qui sécurise les trajets en taxi dans les mégapoles des pays émergents. Au départ d’Amiens et après une première étape à Kinshasa, la jeune femme trace sa route.

Taxis, sa valeur ajoutée  © Laurent Rousselin / Amiens Métropole

17.02.2021

JDA 973

Les nouvelles technologies et l’Afrique. Voilà ce qui passionne l’Amiénoise Ursula Ndombele depuis toujours. Elle a réuni les deux dans une startup baptisée Hoja Taxis, qui permet de monter dans une voiture en toute confiance. Une idée qui a germé à Kinshasa, où elle est née il y a vingt-neuf ans et où elle était revenue en 2016 dans le cadre de son volontariat international pour le compte de Canal+. « Sur place, je me suis vite aperçue que prendre un taxi pouvait s’avérer dangereux. Il y a un manque d’information, un problème d’identification des véhicules et des conducteurs, une disparité des offres. Et même, dans les cas les plus graves, des enlèvements. » Une expérience qui l’a touchée de près : sa cousine s’est fait kidnapper quelques heures par un faux chauffeur qui lui a dérobé son argent.

 

CINQUANTE-SIX HEURES

Son idée, l’ex-étudiante en marketing et commerce international la glisse à l’équipe qui se forme autour d’elle lors du Startup Weekend organisé au Quai de l’innovation en mars 2018. Ursula et ses partenaires se mettent à concevoir une appli qui sécuriserait les trajets en taxi. Cinquante-six heures plus tard, ils remportent le concours. L’aventure ne peut s’achever là. Avec ses coéquipiers, Geoffrey et Valentin, elle intègre la promo 2018-2019 de l’accélérateur d’Amiens Cluster – une belle promo où l’on retrouvera aussi Octus, Tesseract, BeSMART-edu... Le projet se précise et prend la forme d’une solution mobile qui s’adresse à la fois aux propriétaires de taxis pour gérer leur flotte, aux collectivités pour contrôler leurs flux, aux chauffeurs pour protéger leurs clients et aux usagers pour vérifier la fiabilité des chauffeurs en flashant le QR code collé sur le pare-brise.

 

RENCONTRE PRÉSIDENTIELLE

Ursula profite aussi du soutien d’Orange et de son programme #FemmesEntrepreneuses qui lui fait bénéficier d’un coaching sur la gestion et la communication. Le groupe Orange permettra d’ailleurs à la startup amiénoise de s’implanter en République démocratique du Congo, où un forfait Orange Hoja est même disponible pour rendre téléchargeable l’application sans data. Ursula a même pu présenter son outil digital au président congolais en personne à la Station F, le campus parisien de startups fondé par Xavier Niel. « Je me souviendrai toute ma vie du regard émerveillé de son excellence Félix Tshisekedi lors de mon pitch. Au Congo, je suis ravie de voir à quel point les membres du gouvernement sont fiers que ce sujet soit porté par deux femmes : Magalie, mon associée sur place, et moi. » Hoja ne s’arrête plus, signe une convention avec Kinshasa (qui compte 60 000 taxis), et s’affiche parmi les lauréats nationaux 2020 du prix Pépite porté par le ministère français de l’Enseignement supérieur et de la Recherche.

 

VISER L’AMÉRIQUE LATINE

Hoja – prononcez hodja –, signifie se déplacer en swahili. Mais a aussi une traduction – feuille – en espagnol. Ça tombe bien : « Après les grandes villes africaines, nous visons celles d’Amérique latine. Le tout guidé par mes deux rêves : participer, grâce au digital, à une économie plus inclusive dans les pays émergents, et créer de l’emploi, surtout pour les jeunes en situation d’urgence ». Et c’est depuis Amiens que la directrice générale de Hoja Taxis est sur le point de réaliser les deux.

//Kaltoume Dourouri