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On retrouve désormais leurs cafés dans les supermarchés amiénois ou au Musée de Picardie. En à peine six ans, les frères Da Silva ont gagné leurs galons d’artisans torréfacteurs. 

Un succès savamment dosé  © Laurent Rousselin / Amiens Métropole

30.09.2020

JDA 957

Même si le café coule dans les veines de ces deux Amiénois, les frères Da Silva n’envisageaient pas de suivre les traces de leurs parents torréfacteurs. « Plus jeune, je ne savais pas ce que je voulais faire, mais surtout pas torréfacteur ! », affirme dans un rire Christophe, le cadet. Pourtant, en 2014, ils reprennent l’affaire familiale et créent leur marque pour aujourd’hui produire plus de 2 millions de capsules de café. L’aventure Dasi Frères tient sûrement à un rêve. Celui de Christophe, 39 ans aujourd’hui : « Une nuit, j’ai rêvé que mon frère et moi étions à la tête de l’entreprise. Je nous voyais même avec des T-shirts floqués à notre nom ». Arborant fièrement son polo Dasi Frères, Christophe vit ce rêve depuis six ans. Étudiant à Amiens, il marchait alors dans les pas de son aîné Frédéric et s’orientait vers le commerce. Affable, il revient sur ses années en tant que délégué médical en région parisienne, se souvient de son retour à Amiens en 2009 avec son épouse et de la naissance de ses deux enfants. Plus réservé, Frédéric, de quatre ans son aîné, évoque ses quinze années à Nice. D’abord en tant qu’acheteur junior dans les télécoms, puis comme responsable achats chez SFR et Orange. En 2010, il rencontre sa femme Justine alors responsable d’une agence de communication. « À l’époque, c’était impensable que je vienne vivre à Amiens », reconnaît Justine Da Silva, 33 ans. Cependant, il suffira d’un coup de fil. Celui de Christophe en juillet 2014, leur annonçant le désir de leurs parents, à la tête de La Brûlerie, institution amiénoise depuis 1954, de passer le relais. Tout va ensuite très vite.

 

UNE COMPLICITÉ À TOUTE ÉPREUVE

En à peine deux mois, l’aventure débute. Ils récupèrent les carnets de recettes paternelles et constituent les leurs. Succès immédiat. « Mon père n’en revenait pas de voir les clients attendre devant la boutique », se remémore Christophe. Les tâches se répartissent naturellement entre eux. « Frédéric, c’est la tête, Justine et moi le cœur. L’un ne va pas sans l’autre », poursuit avec émotion le cadet. Concrètement, l’aîné s’occupe de la gestion de l’entreprise, Christophe de la production du café et des revendeurs et Justine de la boutique amiénoise, qui fait aussi salon et restaurant, et de celle de Nice ouverte en 2017. « Nous proposons près de 50 spécialités de cafés torréfiés et nous en lançons de nouveaux régulièrement comme celui pour le Musée de Picardie. Aujourd’hui, nous avons plus de 300 revendeurs, cela exige d’animer notre réseau de distribution », décrit Christophe Da Silva.

 

DES CAPSULES BIODÉGRADABLES

Ayant le bio à cœur, le trio s’est lancé dans l’élaboration de capsules bios hermétiques, une première sur le marché. Après de longues recherches, ils ont conçu cette capsule biodégradable fabriquée à base de cellulose végétale. « Nous avons d’ailleurs noué un partenariat avec l’association amiénoise Les Recyclettes qui récupère nos capsules usagées pour alimenter leur compost », précise Justine. Grâce à une subvention européenne, ils se sont même dotés en juin dernier de machines à encapsuler innovantes. « Toutes les marques de la grande distribution vont vers l’aluminium. Nous ne sommes que deux en France à posséder cette machine et à encapsuler sans aluminium. » Toujours en quête de développement, ils réfléchissent à l’emplacement de leur futur bâtiment qui réunira les pôles production, logistique et numérique. « Ces dernières années ont été folles mais nous avons gagné en épanouissement personnel. » Certitude : le trio ne manque pas de grain à moudre.

//Stéphanie Bescond