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Quand Jules Verne suivait Edgar Poe aux îles Kerguelen

Expositions, conférence et projections (le 7 décembre) célèbrent les 250 ans de la découverte des îles Kerguelen et les 125 ans du Sphinx des glaces, roman de Jules Verne qui s’y déroule.

Le timbre consacré au Sphinx des glaces est sorti en début d’année.
Le timbre consacré au Sphinx des glaces est sorti en début d’année.

29.11.2022

Les îles Kerguelen. Des terres volcaniques désolées, perdues aux confins de l’océan Indien, entre l’Afrique du Sud et l’Australie. L’archipel battu par les vents, officiellement découvert en 1772 par celui qui lui a donné son nom, fait partie du territoire français – seules des expéditions scientifiques s’y succèdent, encore aujourd’hui. Il y a 250 ans, donc.

Pour fêter cet anniversaire, les Terres australes et antarctiques françaises ont édité plusieurs timbres, dont un qui célèbre les 125 ans du Sphinx des glaces, de Jules Verne, une suite officieuse aux Aventures d'Arthur Gordon Pym de Nantucket, l’unique roman d’Edgar Poe (1838, traduit vingt ans plus tard par Baudelaire). Si l’œuvre de Poe s’achève aux Kerguelen, celle de Verne y débute – avant de se poursuivre, chose rare chez lui, à la limite du merveilleux.

Jusqu’au 1er mars, la Maison de Jules Verne accueille une exposition mettant « en perspective les visions documentées des romanciers et la réalité des Kerguelen, résume Fanny Lelavendier, directrice des lieux. Par exemple, en vrai, il n’y a rien là-bas. Mais dans les romans, on y trouve un bar et un phare ».

Parmi les raretés exposées : des timbres consacrés aux Kerguelen, une lettre de Jules Verne annonçant son roman ou encore un exemplaire de ce dernier dédicacé au fils du maire d’Amiens Frédéric Petit. Parallèlement, la Maison de la culture présente jusqu’au 19 janvier une exposition photographique sur les archipels Kerguelen et Crozet.

Par un effet de boule de neige antarctique, le roman de Jules Verne – ainsi qu’une autre de ses œuvres “polaires” Les Aventures du capitaine Hatteras – a à son tour inspiré un célèbre artiste, le pionnier du cinéma à effets spéciaux Georges Méliès. En 1911, il produit un film d’une demi-heure (pour l’époque, un long-métrage !) : À la conquête du pôle. On y rencontre un impressionnant géant de glace qui, s’il peut évoquer un sphinx, est loin d’en avoir le stoïcisme.

Le Sphinx des glaces aux éditions Hetzel

À la conquête du pôle, de Georges Méliès.

Ce film sera projeté le 7 décembre au cinéma Orson-Welles, ainsi qu’un documentaire de 2015 sur les terres australes et antarctiques françaises (Murmures dans les rugissants), dans la foulée d’une conférence de l’érudit vernien Daniel Compère autour du Sphinx des glaces. Dernier glaçon dans le cocktail : un rendez-vous donné par l’association Carava’Lud à la Maison de Jules Verne le 14 décembre (inclus dans le ticket d’entrée). Au menu : des jeux de société avec… des îles et de la glace.

Jean-Christophe Fouquet