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Auprès de la motte, ils fouillaient heureux

Il y a une vie au-delà de la motte castrale du promontoire de Boves. Chaque année, des dizaines d’archéologues s’activent à ses pieds.

Auprès de la motte, ils fouillaient heureux © Sébastien Coquille - Amiens Métropole

25.06.2021

JDA 985

La motte castrale fut fouillée de 1996 à 2013, puis remblayée en 2017. Ces recherches ont établi que « les vestiges correspondent au dernier état de construction du château, au XIVe siècle (JDA #910, ndlr), et non au XIIe siècle comme nous le croyions », explique Richard Jonvel, du service d’archéologie préventive d’Amiens Métropole. Ce médiéviste dirige depuis 2014 des fouilles au pied de cette motte artificielle, sur le promontoire de Boves, onze hectares où se trouvait le village avant qu’il ne migre aux XVIe et XVIIe siècles en fond de vallée. Chaque année en juin, des étudiants viennent de partout retourner une terre intouchée depuis quatre cents ans : « Étudier Boves veut dire étudier Amiens, plaide l’archéologue. La première paix d’Amiens, c’est le traité de Boves, la fin du conflit entre le roi de France et le comte de Flandre en 1185 ».

//Jean-Christophe Fouquet

Auprès de la motte, ils fouillaient heureux © Sébastien Coquille - Amiens Métropole

© Sébastien Coquille - Amiens Métropole

 

Le prieuré Saint-Ausbert

Une propriété privée, comme tout le promontoire où l’accueil des fouilles est conventionné. « Il y a des traces du XIIe siècle d’une construction de l’Ordre de Cluny. Les chênes de la charpente datent de 1725 environ. C’est le dernier établissement de ce type qui possède encore sa résidence des moines. »

Classer les trouvailles

Devant l’écurie du prieuré, les archéologues en herbe lavent et classent. À l’intérieur : 600 caisses, dont 80 % de restes osseux du IXau XVe siècle, « la plus grande collection archéozoologique d’Europe occidentale ». Mais aussi des seaux de terre à tamiser pour y retrouver des graines envoyées ensuite à l’Institut royal de Bruxelles.

Auprès de la motte, ils fouillaient heureux © Sébastien Coquille - Amiens Métropole

© Sébastien Coquille - Amiens Métropole

Abbaye disparue et village inconnu

Elle s’appelait Saint-Martin-(ou Notre-Dame)-des-Champs et se trouvait au niveau de la colonne couchée de l’actuel cimetière. « Romane, elle datait du XIIe siècle. On a tapé dans la falaise pour la nouvelle église, de 1826. » Près du cimetière : un pré. « En dessous, tout est en l’état du XVIIe siècle ». Un vaste champ des possibles archéologiques.

Auprès de la motte, ils fouillaient heureux © Sébastien Coquille - Amiens Métropole

© Sébastien Coquille - Amiens Métropole

Les fouilles de la basse-cour

Rien à voir avec les poules : il s’agit de la première enceinte au pied du château, où se concentrent les archéologues, creusant le sol d’une grange du IXe ou Xe siècle, « zone de stockage, vannage et ensilage d’un bâtiment à vocation collective ». D’où les carrés de terre noire prélevée.

Auprès de la motte, ils fouillaient heureux © Sébastien Coquille - Amiens Métropole

© Sébastien Coquille - Amiens Métropole

Le souterrain et sa carrière

Boves signifie “souterrain” en picard. « Ce promontoire doit être un véritable gruyère », sourit l’archéologue. Une entrée du XIe ou XIIe siècle, condamnée au XIVe pour créer le dernier accès au château, menait vers un cellier, une galerie (de fuite ?) et… sa propre carrière. « On peut identifier le nombre de tailleurs, les outils. Une telle carrière en état, ça n’a pas de prix ! »

Auprès de la motte, ils fouillaient heureux © Sébastien Coquille - Amiens Métropole

© Sébastien Coquille - Amiens Métropole

  • Visites guidées et gratuites le 26 juin : départ à 14h, 15h et 16h
  • Rendez-vous à l’entrée du cimetière, chemin de la Montagne, à Boves