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Étienne Stoskopf, Préfet de la Somme, compétent en matière de sécurité dans le département, a répondu favorablement à l’invitation de Brigitte Fouré, maire d’Amiens, et s’est exprimé devant le Conseil municipal hier soir

Il a dressé un diagnostic de la situation, marquée ces dernières semaines par plusieurs homicides, « sans lien entre eux ».

Étienne Stoskopf, Préfet de la Somme, s’est exprimé devant le Conseil municipal © Laurent Rousselin
Étienne Stoskopf, Préfet de la Somme, s’est exprimé devant le Conseil municipal

23.06.2023

Il a constaté une évolution inquiétante, « au-delà d’Amiens », de deux phénomènes : celui des violences intrafamiliales, à l’instar du récent féminicide qui a endeuillé notre ville ; et celui des « violences internes à la criminalité organisée » (homicides entre délinquants).

Sur ce dernier point, il a indiqué que les assassinats organisés étaient difficiles à prévenir, et demandaient des enquêtes longues, parfois à l’extérieur d’Amiens, voire à l’étranger.

Tout en comprenant le sentiment d’insécurité et d’impunité que les récents événements peuvent susciter chez les Amiénois, le préfet s’est montré rassurant sur la situation générale.

L’ensemble des faits de délinquance, atteintes aux personnes et atteintes aux biens, diminue depuis une année. La situation n’est toujours pas satisfaisante, mais le rattrapage des chiffres de la délinquance, entamé depuis l’après-COVID, est désormais enrayé (-1%).

Si les violences aux personnes augmentent encore en 2023 (+8%), les violences physiques crapuleuses diminuent de 7%, ainsi que les agressions sexuelles (-17%). Ce sont les coups et blessures à l’intérieur du domicile qui augmentent le plus (+8,5%).

Concernant les atteintes aux biens, elles diminuent de 5,5% (avec une légère remontée des cambriolages, dont le nombre avait été divisé par deux entre 2018 et 2019). Les violences urbaines (incendies de véhicules, de poubelles, jets de projectiles sur les forces de sécurité…) diminuent de 20%.

Le préfet a annoncé un certain nombre de mesures :

  • Une présence renforcée des policiers sur la voie publique (200 000 heures par an, soit +7% par rapport à 2022) ;
  • Une hausse des effectifs courants dès la rentrée de septembre, à hauteur d’une quinzaine de policiers ;
  • La mise à disposition d’unités mobiles, spécialisées dans le maintien de l’ordre, lors de pics de violence.

Le préfet s’est également satisfait de la coopération quotidienne entre la Police nationale et la Police municipale d’Amiens, « plus forte qu’ailleurs. » Il a par ailleurs souligné le bon fonctionnement des instances de dialogue entre l’État et la collectivité, comme le CISPD, le CLSPD, les comités opérationnels techniques de sécurité et les groupements locaux de traitement de la délinquance, en lien avec le Parquet.

Il a, enfin, assuré qu’Amiens ne comptabilisait pas plus de faits de délinquance que les agglomérations de sa catégorie, et se situaient même dans le « bas de la liste » au sein de la région Hauts-de-France.

Brigitte Fouré, maire d’Amiens, a remercié le préfet pour son exercice transparent. Elle s’est félicitée d’avoir été entendue concernant les renforts temporaires et pérennes qu’elle réclamait. Elle a confirmé l’engagement de la municipalité en faveur du renouvellement urbain, de la prévention de la délinquance et de la lutte contre la pauvreté.

Elle a également invité les Amiénois témoins de faits de délinquance à alerter la collectivité le plus précisément possible, afin de remonter les informations à la police nationale ainsi qu’à la Justice.

Hubert de Jenlis, 1er adjoint au maire délégué à la tranquillité de la ville, aux libertés publiques et aux préventions a pour sa part insisté sur les investissements importants assurés par la municipalité. - Le nombre de caméras de vidéoprotection est passé de 49, en 2014, à 145 aujourd’hui. L’intégralité du centre-ville est couverte. - Le nombre de policiers municipaux est passé, depuis 2014, de 74 à 90 agents. Ils effectuent un tiers de patrouilles supplémentaires et désormais en soirée. Ils sont désormais équipés de pistolets à impulsion électrique pour pouvoir répondre à des situations difficiles. Ces derniers sont l’armement le plus adapté aux missions de proximité des policiers municipaux et le plus dissuasif pour les protéger.

À l’instar de Madame le maire, il a remercié et félicité les policiers municipaux d’Amiens pour leur mobilisation et leur engagement.