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Trois artistes ont capté les regards et donné la parole à des habitants d’Amiens et Camon. Le fruit de leur travail s’expose à Tati. Sincère et pertinent.

Mémoires vivantes © Susie Waroude
Le visiteur de Fractures est plongé dans l’intimité des habitants de la Métropole.
© Susie Waroude

24.11.2021

JDA 996

Plus qu’une exposition, un dispositif qui mêle photos, aquarelles, sculptures en fil de fer et captations sonores d’où nous parviennent les voix des habitants via des casques audio. L’expérience, intime et sensible, est complétée par l’intervention d’une marionnette à taille humaine. Albertinho, sympathique vieillard interprété par Maxime Gonçalves (de la Compagnie amiénoise des Invisibles), a donné la parole à ceux que « nous voulions mettre en lumière, nos voisins, les gens qu’on croise et se fondent dans la masse, qui ne sont ni vus ni entendus dans le brouhaha de la société ». Présent le jour du vernissage au centre culturel Jacques-Tati, Maxime Gonçalves questionne : « Quel meilleur moyen de raconter une ville qu’en racontant ses habitants ? ». Entre juin et septembre, accompagné sur le terrain de deux autres jeunes artistes d’ici, la photographe Susie Waroude (déjà remarquée à Tati en 2018, lire ici l’article du JDA #891) et la plasticienne et illustratrice Estelle Thoury, Albertinho a bavardé avec des centaines d’habitants de Pierre-Rollin, Elbeuf- Lescouvé, Amiens nord et Camon.

 

« J’AI REDÉCOUVERT MA VILLE »

Commerçants, jeunes, parents, parfois isolés : la mosaïque de visages et de récits se parcourt au fil des œuvres, instants figés, saisis sur le vif, en prise directe. « Cela montre une autre image du quartier, une beauté issue du quotidien », félicite Étienne Desjonquères, le directeur du centre culturel. Petites difficultés et grandes joies (ou l’inverse), souvenirs et aspirations donnent du relief à la déambulation du visiteur. Fractures – malgré son titre - rassemble. « J’ai redécouvert ma ville d’adoption autrement, confie Estelle Thoury, en échangeant avec des habitants qui y ont toujours vécu et ont vu son évolution. » Le dispositif, qui a reçu le soutien d’Amiens Métropole, migrera dans d’autres structures jusqu’en septembre prochain, avec à chaque fois un contenu adapté au lieu. Un parti pris social et documentaire, plus vivant que nature.

//Candice Cazé

Fractures, jusqu’au 15 janvier, au centre culturel Jacques-Tati

03 22 46 01 14 – ccjt.fr