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Laurent Réano

LAURENT DRÉANO

Laurent Dréano a pris la tête de la Maison de la culture, « paquebot aux quarante matelots », en janvier. Avec le public – tous les publics – en ligne d’horizon.

 

« Il y avait bien plus urgent à faire », sourit Laurent Dréano quand on lui fait remarquer qu’il n’a pas pris possession de son bureau, six mois après son arrivée à la tête de la Maison de la culture. Pour le successeur de Gilbert Fillinger, parti à la retraite, l’urgence, c’était la programmation 2018-2019. Ses choix étaient attendus : environ 900 personnes ont assisté à la présentation de la saison le 12 juin. Mais dans ce bureau, un élément porte quand même sa marque : un vélo pliable. « Lui ? Il est toujours avec moi, où que j’aille. Il fait partie de moi, c’est mon Jolly Jumper », confesse-t-il. Culture rime avec nature : d’ailleurs, il envisage d’installer des ruches sur le toit de la MCA, l’un des derniers lieux de la bâtisse labyrinthique qu’il n’avait pas encore visité. « Grimper sur le toit, quand on veut ouvrir la Maison sur la ville, c’est symbolique. » Une curiosité désormais comblée. Et une autre vision d’Amiens, ville « qui regarde le monde ».

AMIENS, VILLE DE CŒUR 

À 59 ans, Laurent Dréano aurait tout du “bobo” – rien de péjoratif là-dedans : cultivé, voyageur et écolo. Issu de HEC, acteur de théâtre amateur en Angleterre puis en France, c’est en financier qu’il a intégré l’établissement public du Parc de la Villette, avant d’en devenir en 1994 le directeur artistique. Puis ce fut la coordination de Lille 2004 suivie de la direction culturelle de la capitale du Nord. Et enfin, le cabinet du ministère de la Culture, de 2012 à 2017. Un beau palmarès. Alors, pourquoi Amiens ? « J’avais envie de terrain, de relever le challenge de l’ouverture au territoire et aux habitants. Comme le dit Brigitte Fouré, Amiens est la “ville-cœur” de la région. » Il se sent déjà « ici chez [lui] », à l’image du slogan de la saison 2018-2019 : “Ici chez vous”. Une saison qu’il revendique, y compris les productions déjà engagées.

TRAVAILLER AVEC LES ACTEURS LOCAUX 

Mais le déclic, ce fut bien la “Macu” en elle-même : « Je suis né à Bondy (Seine-Saint-Denis, ndlr), dans la rue où Malraux, qui a voulu et inauguré cette Maison à Amiens en 1966, a passé son enfance. Ici, on sous-estime son importance internationale. Des artistes rêvent de s’y produire ! ». Dans les murs, on semble l’avoir adopté, à coups de tutoiement et d’embrassades. Lui qui, dans son jardin secret, cultive Blake et MortimerLes Noces de Figaro ou Barbara, garde la place de choix pour les îles australes. « La nature a toujours quelque chose à nous apprendre », assure-t-il. Tout comme l’art, réel maître en ces lieux qu’il a fait siens. De quoi assurer l’éclectisme inhérent à la MCA. La mission principale que s’est assignée Laurent Dréano, c’est la quête de tous les publics : « La culture est vecteur d’émancipation, il faut toucher ceux qui pensent que cela ne les concerne pas ». Quitte à « combattre l’incrédulité » comme il l’a fait à la Villette et à Lille. En « décloisonnant », comme il dit. Pas snob pour un sou, il se tient même prêt pour le Mondial, retransmis au bar de la MCA : « Avec Ikbal Ben Khalfallah, le directeur du Safran, nous avons échangé nos maillots ! ». Car Laurent Dréano entend bien travailler en bonne intelligence avec tous les acteurs locaux. Nul lieu culturel n’est une île.